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Un atlas sur la Réunion

Sans bouleverser les traditions, ce nouvel atlas de la Réunion au format commode, fruit de la collaboration de la dynamique université de la Réunion et de l’INSEE, a le grand mérite d’actualiser nos connaissances sur cette île en mouvement. Près de trente géographes, historiens et chargés d’études de l’INSEE nous offrent plus de 80 cartes commentées de bonne facture et très majoritairement inédites. D’une manière très classique, la première partie de l’ouvrage s’ouvre sur une analyse des milieux naturels. Viennent ensuite des parties sur la population, l’économie, l’aménagement du territoire et la Réunion dans le bassin india-océanique. On apprend beaucoup de choses, notamment par une cartographie à des échelles fines (îlots, quartiers…) des résultats du recensement de 1999. Il est d’ailleurs dommage que les échelles n’aient pas été plus mises à contribution, car quelques gros plans sur des lieux représentatifs (bourg des Hauts, station touristique, Port-Réunion, etc.) auraient permis de comprendre leur organisation spatiale et, par là même, de mieux appréhender le fonctionnement et la spécificité de l’espace réunionnais. A l’autre bout, l’analyse de l’espace india-océanique au travers d’une dizaine de cartes n’est pas toujours convaincante. Outre, la relative pauvreté de certaines d’entre elles, on peut s’interroger sur la pertinence de présenter des données sur l'Irak, l'Egypte, le Soudan ou la Malaisie dans un atlas de la Réunion, tandis que ce département d’outre-mer n’entretient que de faibles relations avec son environnement, eu égard au cordon ombilical qui le relie à la métropole. Des cartes sur la localisation des Réunionnais en métropole ou des Mahorais à la Réunion auraient été bien plus utiles. De même, on peut aussi regretter que le problème fondamental des transports ait été sacrifié, alors qu’il s’agit d’un des plus gros défis que doit surmonter la Réunion. D’une manière plus vénielle, on note l’absence de carte sur les équipements sportifs, malgré la jeunesse de la population et son dynamisme dans ce domaine, mais on mettra au crédit des auteurs la présence d’une carte sur les équipements culturels.

L’Atlas de la Réunion, qui paraît 17 ans après l’atlas thématique et régional de Wilfrid Bertile et 28 ans après la somme cartographique dirigée par Guy Lasserre, vient combler un vide. Il deviendra rapidement un outil indispensable pour les Réunionnais, et les autres, qui veulent découvrir ou mieux connaître ce DOM. Son tarif compétitif (22,90 €) devrait favoriser sa diffusion et son succès.

Jean-Christophe GAY


(1) Atlas de la Réunion, Saint-Denis-de-la-Réunion, INSEE, Université de la Réunion, 2003, 143 p., ISBN: 2-11-094605-9.