N°108

Les étudiants turcs et l’Europe, des représentations et des pratiques
en dissonance

Ce poster est une proposition de synthèse entre les résultats d’une enquête internationale (Eurobroadmap) réalisée en Turquie au printemps 2008 auprès de 734 étudiants, et les premiers résultats d’une enquête de terrain concernant 43 étudiants, menée durant le printemps 2012.

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Il s’agit ici d’interroger le rapport entre les représentations que se font les étudiants turcs de l’Europe et leurs pratiques spatiales de l’espace européen: n’y a-t-il pas dissonance dans leur rapport à l’Europe, susceptible d’influencer leur vision de cet espace?

La carte sur les représentations de l’Europe par les étudiants turcs et celle sur la présence des étudiants turcs en Europe suggèrent l’existence d’une telle dissonance. Les pays attractifs se situent en Europe occidentale et méditerranéenne, alors que les pays vers lesquels sont orientés les étudiants turcs dans le cadre du programme Erasmus sont, pour l’ensemble, situés en Europe médiane et orientale. Or cette Europe médiane et orientale semble particulièrement méconnue ou ignorée des étudiants. De plus, elle se révèle globalement peu attractive, voire répulsive.

Une telle dissonance entre espaces attractifs et espaces pratiqués s’accentue au regard des difficultés rencontrées par les étudiants turcs pour accéder aux pays les plus attractifs d’Europe. En raison d’un certain nombre de contraintes liées au coût du voyage, à la difficulté d’accès au visa Schengen, les rares occasions pour eux d’accéder aux pays situés à l’intérieur de l’espace Schengen sont de participer aux programmes d’échanges européens, comme le programme Erasmus (attribution systématique d’un visa Schengen et d’une bourse de mobilité). Le nombre d’étudiants concernés par ce type de mobilité est néanmoins très faible (moins de 0,3 % de la population). Pour ces quelques bénéficiaires, il en résulte une volonté d’optimiser les voyages en visitant le plus grand nombre de villes possibles (cf carte: «Exemples de trajectoires»).

La partie du poster concernant la typologie d’hypothèses sur les découpages entre Europe et Asie montre que la vision des quelque 43 étudiants interrogés est loin d’être unique (partie droite). Au regard de la partie analytique sur les dissonances entre attractivité et pratiques spatiales (partie gauche), ces types de découpage soulèvent la question suivante: est-ce que ces dissonances ne jouent pas un rôle déterminant dans le rapport à l’Europe et la formulation de ces découpages?