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Une «carte» au diplôme national du brevet 2006 !
Le diplôme national du brevet de juin 2006 dans l’Académie d’Orléans-Tours proposait dans la troisième partie de l’épreuve d’histoire-géographie et éducation civique un exercice de repérage géographique à partir d’un fond de carte de l’Europe, de la mer Méditerranée, de l’Afrique du Nord et d’une partie du Moyen-Orient. Or ce fond de carte est truffé d’erreurs. Précisons d’emblée que celles-ci ne pouvaient en aucun cas gêner les candidats ou les induire eux-mêmes en erreur. Cependant, le nombre de ces erreurs ou omissions laisse songeur quant aux compétences ou au sérieux des auteurs de l’exercice. Les critiques relèvent de trois ordres différents. 1. Des erreurs de sémiologie graphique Compte tenu de la taille de la carte et de son échelle(environ 1/50 000 000 soit un carré de 10 cm de côté), la généralisation du tracé des côtes et des frontières d’État est insuffisante ce qui, du fait de la mauvaise qualité de la reprographie, rend la lecture difficile pour la Scandinavie ou la mer Égée par exemple. Des précisions gênantes ou inutiles:
2. Des erreurs de fond dans le tracé des frontières
3. Des partis pris géopolitiques Le cartographe a choisi d’entériner l’annexion par Israël des territoires palestiniens mais pas celle du Golan ni celle par le Maroc du Sahara occidental. Conclusion Les candidats devaient placer sur ce fond de carte le détroit de Gibraltar, l’Algérie et la ville du Caire. Il est amusant de constater que le cartographe (?) a jugé utile de préciser où se situe la France en écrivant le nom (heureusement à la bonne place) de notre pays. Mais c’est bien la pertinence de l’enseignement et de l’évaluation de la géographie qui se trouve en question. Peut-on exiger d’élèves de quinze ans qu’ils sachent localiser correctement les trois lieux précités lorsque les concepteurs d’un sujet d’examen sont eux incapables de faire la distinction entre l’Ukraine et la Biélorussie ? Si le but était de démontrer que la géographie n’est pas une science, c’est réussi. Francis Riolland, 11 juillet 2006 |