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La Cordillère Blanche
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), Division de Pré-alerte et d'Évaluation Environnementale (DEWA), Global Resource Information Database (GRID) - Europe publie, sur Internet, un ensemble de posters intitulé «Global change - Changement global», qui traite du réchauffement climatique et des effets des activités humaines sur l'environnement. L'extrait présenté ici, dont l'auteur est Walter Silverio, porte sur la Cordillère Blanche (Pérou, Département d'Ancash); il montre particulièrement le recul des glaciers, les avalanches de glace et l'exploitation minière. La Cordillère Blanche, batholite granitique miocène, domine immédiatement vers l'ouest le Callejón de Huaylas, profond graben intra-cordillérain encaissé de plus de 3 000 m en contrebas des sommets enneigés.
Un recul glaciaire généralisé a été constaté depuis le premier quart du XXe siècle (fig. 1). La conséquence est une grande instabilité des langues terminales, elles-mêmes plaquées en général sur des pentes extrêmement raides où les eaux de fonte ont tendance à décoller la glace de la roche granitique polie. D'où la fréquence des chutes de glacier à l'origine de débâcles, localement bien connues sous le nom d'aluvión ou de huayco.
Ainsi en décembre 1941, la ville de Huaraz a été en partie détruite (6 000 morts) puis, en janvier 1945, le site archéologique de Chavín. Les événements de janvier 1962 et de mai 1970 sont à l'origine de terribles catastrophes (fig. 2). La forte activité sismique de la région et la surrection toujours actuelle de la Cordillère Blanche (environ 1 000 m au Quaternaire) favorisent grandement ces phénomènes, comme en particulier en 1970. La bonne accessibilité du parc national du Huascarán en fait un enjeu touristique de première grandeur, ouvert aussi bien aux marcheurs et aux passionnés d'archéologie qu'aux andinistes expérimentés.
En outre, de très importantes ressources minières attirent les grands groupes internationaux: à 4 300 m d'altitude, l'exploitation récente d'Antamina (fig. 3) représente l'une des plus grandes mines du monde pour le cuivre et le zinc. Son implantation, les pollutions développées et sa consommation en eau n'ont pas manqué de créer des problèmes avec les populations locales. Ainsi, la Cordillère Blanche et ses proches environs constituent un ensemble remarquable où tous les acteurs impliqués devraient certainement avoir, tous les jours davantage, recours à la médiation. Pierre Usselmann Avec l'aimable autorisation du Programme des Nations Unies pour l'Environnement, Division de Pré-alerte et d'Évaluation Environnementale (DEWA), Global Resource Information Database (GRID) - Europe. L'auteur de l'étude est Walter Silverio. Les illustrations et leurs légendes sont extraites du site. |