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La croissance spatiale d'Athènes
L’Attique, où se trouve Athènes, est habitée sans discontinuité depuis l’époque néolithique. Cependant les traces de cette continuité sont peu apparentes. La ville a connu une stagnation depuis les débuts de l’Empire byzantin jusqu’à la fin de l’époque ottomane, après sa prospérité durant l’Antiquité. En 1834, un an après être devenue la capitale du nouvel État hellénique, Athènes n’était qu’une modeste bourgade de 4 000 habitants, qui couvrait un espace beaucoup moins étendu que celui qu’occupaient les vestiges, pour une grande part effacés, de la ville antique. À cette stagnation succéda l’accroissement exceptionnellement rapide de la ville durant les deux derniers siècles. Les éléments du passé antique coexistent avec ceux de la période récente (XIXe et XXe siècles), mais les traces des époques intermédiaires sont rares. Le développement contemporain de la ville est caractérisé par la modification rapide du tissu ancien et par de nouvelles extensions. Les leviers de la croissance furent l’arrivée des réfugiés d’Asie Mineure pendant l’entre-deux guerres, la concentration géographique du développement économique (surtout industriel) dans l’après-guerre et les migrations qui amenèrent dans la capitale des Grecs des provinces et des Grecs de la diaspora. Jusqu’au début du XIXe siècle, la ville garde la même morphologie spatiale tant pour ce qui intéresse son noyau central que pour les liaisons avec le port du Pirée et les noyaux urbains secondaires. L’établissement de la capitale entraîna la création d’un plan d’extension.
Extrait de Michel SIVIGNON dir., (2003), Atlas de la Grèce. Paris: CNRS-Libergéo-La Documentation française, coll.; «Dynamiques du territoire RECLUS», 190 pages, 281 cartes. |