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Glissements territoriaux de la population de la France

L’Insee a annoncé le 17 janvier 2006 les premiers résultats tirés du recensement de population partiel de janvier 2005.

On ne peut en tirer qu’une confirmation des tendances déjà bien affirmées ces dernières années. Les cartes ci-jointes ont été dessinées à partir du tableau publié dans Insee-première n°1058.

L’arc  méridional et occidental attire toujours, la Champagne-Ardenne est la seule région à perdre des habitants, l’Île-de-France poursuit sa croissance grâce à l’excédent des naissances et envoie une bonne part de ses habitants finir leur vie en province.

Et les deux cartes des soldes migratoire et naturel sont en somme inversées : le gradient général est SO-NE dans un cas, NE-SO dans l’autre, à ceci près que le degré d’urbanisation corrige l’effet pour le solde naturel: plus il est élevé, plus les excédents de naissances le sont, ce qui explique notamment les situations inversées de Rhône-Alpes et du couple Auvergne-Limousin. En ce sens, la carte des soldes migratoires a une structure plus simple.

Il semblerait que, par rapport à quelques cartes précédentes, le gain  naturel de Rhône-Alpes s’affirme encore mieux, l’attraction de Poitou-Charentes soit un peu moins nette, et que la démographie de l’Auvergne et du Limousin s’améliore un peu. Outre-Mer, la Guyane bat des records de croissance (mais il s’agit de petits nombres), la Martinique est à l’inverse.

Il faut toutefois se méfier de certaines comparaisons: l’échantillon recensé en janvier 2005 est, par définition, complètement différent de l’échantillon recensé en janvier 2004: il porte sur un autre cinquième des communes tirées au sort. Il ne serait pas prudent de proposer des cartes de comparaison 2004-2005.

Les données globales ont été largement diffusées par la presse. Rappelons simplement que la population de la France métropolitaine et des départements d’outre-mer est estimée à 62,9 millions d’habitants au 1er janvier 2006, dont 61 millions pour la métropole; l’année 2005 a enregistré 807 400 naissances et 537 300 décès, l’excédent migratoire final étant de 97 500 personnes.

Roger Brunet, 18 janvier 2006