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Le riz du monde

http://www.fao.org

Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, basée à Rome), 2005 a été une excellente année pour l’économie mondiale du riz avec 628 millions de tonnes produites et un marché florissant. La production mondiale de riz paddy augmente pour la troisième saison consécutive. Une telle croissance est déterminante car le riz est l’aliment de base pour plus de la moitié de la population mondiale, habitant surtout des pays en voie de développement. Les explications seraient doubles: des conditions climatiques favorables en Asie, en Afrique de l’Ouest et en Amérique latine auraient permis un meilleur rendement à l’hectare et, d’autre part, les prix élevés de 2004 auraient favorisé une augmentation des surfaces plantées. Le travail des chercheurs en agronomie sur la qualité des grains plantés serait certainement aussi l’une des causes de la croissance. D’après les prévisions de la FAO, la production mondiale de riz paddy en 2006 pourrait atteindre 634 millions de tonnes, soit 1% de plus qu’en 2005.

Source: www.fao.org

Le riz est un caryopse enveloppé par des glumes et des glumelles incrustés de silice; entier, le riz est appelé paddy ou riz paille. Pour être consommable, il subit ordinairement plusieurs traitements mécaniques: décorticage, polissage, glaçage. Ces traitements font baisser le tonnage et augmenter le prix de ce qui reste. Les enjeux économiques et politiques de la riziculture sont considérables à l’échelle de la planète, tout particulièrement en Asie du Sud-Est où les rizières emploient une main-d’œuvre massive. Il y a aussi des aspects politiques qu’il serait trop long d’étudier dans ce bref texte. Il me vient seulement à l’esprit une phrase d’Anatole France (1844-1924), écrivain reconnu et militant socialiste. Dans L’Île des pingouins, roman publié en 1908, il écrit: «Je tiens l’homme par qui la démocratie impie sera détruite. C’est un civil; c’est Gomoru. Les pingouins en raffolent. Il a déjà trahi son parti pour un plat de riz. Voilà l’homme qu’il nous faut!»(1). Sur cette île imaginaire, ce n’est pas le «plat de riz» nourricier qui est cause du désastre mais l’homme avide. Il en est ainsi dans l’économie comme dans la démocratie, sur l’île des pingouins comme ailleurs .

La Division des produits et du commerce international de la FAO publie quatre ou cinq fois par an une analyse de l’évolution du marché mondial du riz, ainsi que les perspectives à court terme. On peut lire le dernier rapport de la FAO sur le site suivant (d’où est tiré le graphique présenté ci-joint).

Un texte sur le même sujet, plus concis et en français, figure aussi sur le même site.

Le site Internet de la FAO fournit de très nombreuses informations, mises à jour régulièrement. Il est très utile pour tous ceux qui s’intéressent aux questions de l’agriculture et aux problèmes du développement.

Laurent Grison


1- FRANCE A. (1990). L’île des pingouins. Paris: Messidor, coll. «Les grands romans de la liberté».