N° 86 (2-2007)
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La «carte des esprits» de la moyenne vallée du Zambèze
Centro Bartolomé de Las Casas, Av. Tullumayo 465, Cusco, Pérou |
À la frontière du Zimbabwe, de la Zambie et du Mozambique, la moyenne vallée du Zambèze s’étend entre les chutes Victoria et le lac artificiel de Cabora Bassa. Il s’agit d’une plaine d’effondrement délimitée, au nord et au sud, par les escarpements de la Zambie et du Zimbabwe. Au sud du Zambèze, sur la rive zimbabwéenne, l’ancienne plaine d’inondation du fleuve court sur près de 130 km, avant de venir s’échouer contre les premiers contreforts de l’escarpement zambézien. Cette longue chaîne de montagnes s’élève brutalement (près de 1 000 mètres en 15 kilomètres) et relie les «basses terres» de la vallée au plateau central du Zimbabwe. Dans cette zone, et plus spécifiquement dans trois cantons (ward) de la zone communale de Dande (carte 1) nous avons cherché, après plus d’un an de présence sur le terrain (1), à délimiter des circonscriptions territoriales peu usuelles: celles des esprits des rois disparus ou mondhoro. Ces esprits jouent un rôle fondamental dans l’organisation sociale et politique de la vallée. Nous faisons l’hypothèse que l’on ne peut comprendre les logiques d’utilisation de l’espace et des ressources naturelles dans la vallée du Zambèze sans analyser en détail la fonction des mhondoro et de leurs puissants auxiliaires dans la société locale, les homwe (connus en anglais sous le nom de spirit mediums ou médiums des esprits).
Nous avons produit, à partir de nos informations, une «carte des esprits» qui, combinée à la carte des circonscriptions des chefferies et des conseillers de district, permet de visualiser les chevauchements entre territoires qui relèvent de différents types d’autorités politiques et spirituelles. On pourra alors facilement voir quelles portions de la zone étudiée peuvent être le lieu d’intenses affrontements entre homwe, chefs traditionnels et conseillers de district. Nous consacrerons enfin quelques remarques à la portée de cette carte des esprits. Les mhondoro L’institution des mhondoro est au sommet du système social et du système de représentation. Les vivants peuvent entrer en communication avec ces esprits par l’intermédiaire des homwe qui sont rituellement possédés par l’esprit lorsque le besoin s’en fait sentir. Les homwe peuvent induire la possession par des chants et des incantations associés à l’esprit qu’ils sollicitent. Dans le panthéon des esprits shona, les mhondoro sont hiérarchiquement supérieurs aux esprits tutélaires familiaux (midzimu) et à d’autres entités spirituelles, parfois malfaisantes (esprits ngozi, varoyi, etc.). Les mhondoro jouent un rôle fondamental de régulateur social: ils permettent de relier le présent au passé, et interviennent à chaque fois qu’une décision importante pour l’avenir de la communauté doit être prise. Ils sont notamment consultés pour l’attribution des droits fonciers, en particulier aux colons en provenance du plateau zimbabwéen.
Mais leurs interventions ne se limitent pas au foncier: qu’il s’agisse de l’utilisation des ressources naturelles (permis de chasse, projets d’irrigation — l’agriculture intensive du coton, pratiquée dans les interfluves, exige de l’eau), de projets d’infrastructure (routes, ponts, etc.), de projets d’écotourisme ou de microprojets de développement local (Ricard, 2001), de cures thérapeutiques, de conflits entre familles (appartenant à un même clan) ou entre clans, des mécanismes de succession à la chefferie locale enfin, les mhondoro orientent les décisions et apportent la caution de l’histoire et de la tradition aux transformations exigées par la modernisation des sociétés de la vallée. Le couple mondhoro/homwe apparaît donc comme une institution sociale charnière, en ce sens qu’elle permet d’actualiser les systèmes de représentations hérités de la tradition aux circonstances du présent. Ainsi, en produisant le récit unificateur de la communauté afin de justifier telle ou telle décision, ils actualisent périodiquement le mythe et rétablissent un sens, une cohérence de l’Histoire. En d’autres termes, le mythe féconde et engendre l’Histoire (2). Le couple mhondoro/homwe est directement responsable de la désignation des chefs. Les chefs sont les représentants vivants du lignage, ils incarnent la continuité historique de la tribu. C’est parce qu’ils sont descendants patrilinéaires du fondateur de la communauté, le roi mhondoro, qu’ils accèdent au rang de chef. Après la mort d’un chef, c’est le mhondoro qui, ayant habilement jugé de l’état de l’opinion publique, désigne le successeur légitime, parmi les différents candidats potentiels (Garbett, 1966). Enfin, les mhondoro ont une compétence territoriale. Chaque mhondoro est responsable d’un territoire, délimité de manière relativement précise (par les cours d’eau, les accidents du relief, etc.) et dont la taille est très variable. Les frontières de ce territoire sont déterminées par les mythes qui relatent les faits et gestes du roi, qui, le premier, établit sa suzeraineté sur un «pays» pour la transmettre en héritage à ses descendants. Il y a donc, aux yeux des habitants de la vallée, une véritable géographie spirituelle, qui ne reconnaît pas les démarcations des juridictions administratives, ni les frontières coloniales. La «carte des esprits» (carte 2) reproduit, avec une certaine marge d’erreur (voir nos remarques finales), ces territoires spirituels que K. Garbett a proposé de classer en «provinces» et «royaumes» (un «royaume» regroupe des mhondoro appartenant à un même lignage), suivant le rang des mhondoro qui exercent sur eux leur autorité. Nous proposons quant à nous, pour clarifier le principe de descendance qui préside à la hiérarchisation des mhondoro, de parler de «familles» de mhondoro: ainsi, plusieurs mhondoro appartenant à un même lignage, seront regroupés en une seule «famille» placée sous l’autorité d’un ascendant patrilinéaire commun, qui est précisément le «roi» (pour revenir à la terminologie de Garbett), associé au «royaume» dont les frontières sont ainsi constituées (carte 3).
Les chefferies
À côté de ces circonscriptions spirituelles, il faut bien sûr considérer d’autres limites, administratives et politiques. Les frontières des chefferies doivent en particulier être considérées comme des critères de premier ordre pour la détermination des identités locales. La minutie avec laquelle l’administration coloniale puis zimbabwéenne s’est employée à délimiter les chefferies, à démêler l’écheveau complexe des allégeances claniques, est révélatrice de leur importance. C’est ce dont témoigne le Delineation of Communities Report de 1965, qui est, aujourd’hui encore, fréquemment utilisé par l’administrateur du district de Guruve, notamment pour arbitrer les querelles territoriales. Ce document définit les frontières des chefferies en fonction des rapports traditionnels d’allégeance et de l’implantation des villages. Il recense les villages qui forment la chefferie, et indique, pour chaque village, le totem de la lignée fondatrice. Le document précise, en outre, les rapports que différentes chefferies entretiennent les unes avec les autres. Ces rapports peuvent dépendre des liens de parenté (par exemple, le chef Chitsungo est le beau-père classificatoire du chef Chisunga, ce qui implique un certain nombre d’obligations réciproques), ou d’événements protohistoriques, conservés par la mémoire collective à travers les mythes (par exemple le vol rituel du tsombo — hache du pouvoir — du chef VaTande Matsiwo par le mhondoro Chivere, ascendant patrilinéaire du chef Chitsungo). Les administrateurs coloniaux établirent plusieurs cartes des chefferies: les cartes fonctionnelles font apparaître l’espace effectivement contrôlé par un chef: les zones inhabitées laissent de grands espaces blancs. Ces cartes doivent être actualisées périodiquement, mais il n’en est aucune de récente. Les cartes proprement administratives divisent la vallée en chefferies, qui couvrent les espaces inhabités (carte 4). Les archives du District Administrator ne permettent pas de savoir quels sont les critères qui servirent à la délimitation des chefferies «administratives» mais il est probable que les enquêteurs se laissèrent guider, en grande partie, par le droit coutumier. La mairie de district
Pour améliorer l’administration des zones rurales, le gouvernement zimbabwéen a entrepris, à partir des années 1980 et jusqu’en 1994, de réformer son système de gouvernement local. En 1984, une directive du Premier ministre décrit les institutions qui, à l’échelon du village et du ward ou canton (échelon infradistrict) et de la province (supra district) doivent encadrer l’activité des autorités décentralisées (carte 5). Dans chaque village, la directive préconise la création d’un comité de développement (Village Developement Committee, VIDCO), composé de six membres, dont quatre élus, et dont la fonction est d’identifier des projets, qu’ils proposent à un comité de développement de même type qui siège à l’échelon du ward (Ward Development Committee, WADCO). Le Conseiller (Councillor) du ward est, de jure, président du WADCO: il est chargé de porter les recommandations du comité devant l’assemblée plénière du Conseil qui, seule, peut approuver les projets. En créant des circonscriptions administratives nouvelles (le ward, le «village») (3), et l’institution du Conseiller, la directive de 1984 modifie les anciennes règles du pouvoir local qui reposait sur les autorités traditionnelles (chefs, sadhunu, sabhuku). La directive implique un travail de redéfinition des frontières administratives: on délimite des ward, mais on ne supprime pas pour autant les anciennes chefferies (carte 1) (4). Trois types de légitimité politique pour l’attribution des terres Pendant longtemps, les autorités traditionnelles que l’on vient de décrire — chefs, sabhuku (appelés aussi kraalheads), sadunhu (littéralement «possesseurs» du dunhu, ou village étendu, appelés en anglais headmen) et spirit medium — furent les seules institutions en prise directe avec la réalité locale. Aujourd’hui encore, sabukhu et sadunhu sont souvent approchés de préférence aux représentants des autorités décentralisées de l’administration moderne (présidents des comités de développement du ward, par exemple), en particulier pour l’attribution des terres aux jeunes et aux immigrants. Les personnes désireuses d’obtenir un terrain peuvent choisir de suivre la voie légale (le District Council, autorité décentralisée, est seul habilité à délivrer des certificats fonciers), ou bien la voie informelle et illégale, qui passe essentiellement par les sabukhu et les homwe. Parfois, les intéressés peuvent combiner les deux stratégies, de manière à multiplier les interlocuteurs et les sources de légitimité. En outre, les réseaux de clientèles permettent aux candidats déboutés, ou aux agriculteurs particulièrement entreprenants, de louer des parcelles de terre à tous ceux qui n’exploitent pas la totalité de la surface autorisée (les parcelles officielles mesurent près de deux hectares). Ainsi, les phénomènes de compétition économique modifient les conditions d’accès au foncier. Les compétiteurs exploitent au mieux de leurs intérêts les différentes règles disponibles, qui ressortissent aussi bien au droit coutumier (règles d’organisation sociale du village, autorités traditionnelles) qu’au droit administratif moderne. En outre, les partis politiques (c’est-à-dire surtout, au Zimbabwe, le parti au pouvoir ZANU-PF) peuvent influencer les positions des uns et des autres, et contribuer à la différenciation sociale (5). En définitive, les mécanismes d’attribution des droits fonciers, dans la Vallée, impliquent un grand nombre d’acteurs, qui mobilisent un grand nombre de règles sociales (Moyo, Nyamuno, 1997a et 1997b; Aubin, 1997). En associant la carte des mhondoro, la carte des chefferies et la carte des circonscriptions administratives qui composent le district (n’apparaissent ici que les ward 2, 3 et 4 de la zone communale de Dande) il est possible de reconstituer une véritable cartographie du pouvoir dans la zone étudiée, premier pas vers l’élaboration d’une «géopolitique du local» à l’échelon de la Moyenne Vallée du Zambèze. La carte 6 montre bien qu’il existe des zones de conflits de pouvoir particulièrement sensibles, des enjeux territoriaux qui découlent de la multiplicité de normes concurrentes.
On remarque par exemple que la réserve de chasse «Dande Safari Area» est une zone particulièrement sensible. La réserve a été créée en 1974 (6), grâce à un remaniement des frontières de la chefferie Chisunga, établies en 1965. En outre, cette zone, sur laquelle le chef Chisunga proclame son autorité, fait partie de la province spirituelle du mhondoro Chihumbe, elle-même rattachée à la chefferie Chapoto, au nord du territoire de Chisunga. Toutes ces tensions se sont exprimées ouvertement lorsque, en 1999, le Département des Parcs nationaux a fait part de son intention de récupérer la concession, dont il avait cédé les droits de gestion au District Council de Guruve contre paiement d’un loyer. Le District Council retire de la «Dande Safari Area» des revenus considérables, qui sont ensuite reversés aux habitants du ward 2, parmi lesquels se trouve le chef Chisunga. En 1999, ce dernier menaça d’allouer des terres dans la réserve de chasse. D’autres zones de conflit n’apparaissent pas sur la carte, ou bien sont seulement esquissées. Ainsi, il existe six villages autour de Chikafa (ward 3) sur lesquels le chef Chapoto (pour les villages Chikafa, Viyajero, Musuzandare, Basiyao et Guveya) et le chef Matsiwo (Chisese) réclament des droits. Ces villages appartiennent à la province spirituelle du mhondoro Kakowa, un afin vis-à-vis du lignage du chef Chitsungo (Kakowa est neveu utérin de Negomo, un des principaux mhondoro korekore du lignage de Chitsungo: il est susceptible d’entrer en conflit avec Negomo). Ainsi, à Chikafa, la carte des circonscriptions administratives, des mhondoro et des chefferies tisse des réseaux de pouvoirs remarquablement denses et spatialisés: le ward regroupe trois chefferies, et plusieurs familles spirituelles. On peut prendre un dernier exemple. La chefferie Chitsungo s’étend, si l’on en croit le Delineation of Communities Report de 1965, jusqu’à l’escarpement zambézien, à partir de la confluence des rivières Manyame et Eastern Gwaze. L’administration moderne a segmenté cet espace en cinq ward (ward 3, 7, 8, 9 et 10). La composition sociale de la chefferie Chitsungo n’est pas homogène. Le ward 3 est encore majoritairement peuplé par des Korekore autochtones, tandis que les ward 7, 8 et 10 sont désormais peuplés, à près de 60%, par des migrants venus de la province de Masvingo, qui n’appartiennent pas au lignage du chef. Aussi les conseillers élus dans ces trois ward, qui représentent les intérêts des migrants et siègent à l’assemblée plénière du District Council, entrent-ils fréquemment en conflit avec les autorités traditionnelles. Certains migrants se sont même portés en délégation jusqu’aux bureaux du District Administrator (préfet) de Guruve pour demander la destitution du chef Chitsungo, et la nomination d’un chef n’appartenant pas aux lignages korekore. Ce n’est pas tout. On ne constate pas seulement un phénomène de superposition de normes d’ordres différents, mais aussi une pluralité de normes de même niveau et de même ordre, et d’acteurs qui se battent pour obtenir une suprématie politique. Ainsi, différents homwe peuvent-ils, au cours de séances de possession, articuler des versions différentes d’un même mythe pour donner une légitimité religieuse et historique à leurs revendications politiques. L’autorité avec laquelle tel homwe prendra part aux affaires de son clan peut aussi déterminer sa suprématie politique (7). Il en va de même des chefs, qui sont toujours à la merci d’une offensive de quelque maison rivale, profitant de telle décision contestée pour mettre en cause leur légitimité. Quelques remarques finales sur la portée de la «carte des esprits» Le document que nous avons présenté ici constitue la première tentative de cartographier la réalité spirituelle de la vallée depuis les travaux de l’ethnologue K. Garbett dans les années 1960. Toutefois, l’exercice de cartographie des territoires des mhondoro est impuissant à traduire la complexité de l’appréhension des espaces spirituels par les populations locales. La carte ne rend compte que de l’espace objectif, la réalité physique des frontières spirituelles, alors que cet espace est une élaboration de la conscience collective, informée par les mythes et la représentation du monde. Il ne peut être perçu que de manière subjective. En vérité, l’espace est altéré, métamorphosé, nourri par les récits des exploits des mhondoro, les aventures qui manifestent de manière éclatante l’existence de la surnature, et colorent la nature des teintes du merveilleux. La «carte des esprits» nous laisse au seuil du monde intérieur, labile et mouvant. Ainsi, on comprend que les frontières des mhondoro puissent être contestées et modifiées par les populations locales, au gré des évolutions de la conscience collective. À tout moment, certaines séquences du mythe, restées à l’arrière-plan jusqu’alors, peuvent apporter un éclairage nouveau. Cette carte par conséquent est statique, elle permet de cristalliser un aspect du culte des mhondoro, tel qu’il pouvait être saisi à la fin des années 1990. Les frontières qui apparaissent ici sont susceptibles d’évoluer. Par ailleurs, cette carte est viciée par un certain nombre de limites inhérentes à la méthode de recherche employée. D’une part en effet, les territoires ont été décrits par les «spécialistes de la culture» impliqués tout particulièrement dans le culte des mhondoro (les «aides» — vatape — et les spirit mediums), sans arpentage de terrain. La précision de certains contours peut s’en ressentir. D’autre part, certains vatape et spirit mediums n’ont pas pu être consultés. Ils pourraient apporter des compléments d’information, voire invalider certaines frontières qui, au cours de l’enquête, ont été contestées, comme par exemple celles du mhondoro Negomo. Cette carte permet, pour la première fois à l’échelle des ward 2, 3 et 4 (et une grande partie du ward 1), d’appréhender spatialement un phénomène dont l’importance culturelle, sociale et politique n’est plus à démontrer. Elle lui restitue ses contours objectifs et contribue, de ce fait, à reconnaître les mhondoro (et leurs médiums) dans leur rôle de partenaires institutionnels à part entière. Bibliographie AUBIN S. (1997). De la Terre, des Animaux et des Hommes: diagnostic d’un système agraire dans la Moyenne Vallée du Zambèze. Harare: CNEARC/CIRAD, «Projet Biodiversité». BAILEY F.G. (1971). Les Règles du jeu politique, étude anthropologique. Paris: PUF, 254 p. BOURDILLON M. (1972). Some Aspects of the Religion of the Eastern Korekore. Oxford: University of Oxford, PhD Thesis (non publiée). FRY P. (1976). Spirits of protest: spirit mediums and the articulation of consensus among the Zezuru of Southern Rhodesia (Zimbabwe). Cambridge: Cambridge University Press, VIII-145 p. ISBN: 0-521-21052-6. GARBETT K. (1966). «Religious Aspects of Political Succession among the Valley Korekore (N. Shona)». In STOKES E., BROWN R., dir., The Zambezsian Past:Studiesin Central African History. Manchester: Manchester University Press, XXXV, 427 p. GOVERNMENT OF ZIMBABWE (1984). A Directive of the Prime Minister, Structure of Village Development Committees, Ward Development Committees and Extension Services. Harare: Government of Zimbabwe (confidentiel). HARAMBANT E. (1995). Usages fonciers et jeux de pouvoirs dans un village shona du Zimbabwe. Paris: Université Paris X-Nanterre, DEA d’ethnologie et de sociologie comparative (non publié). HOLLEMAN J.F. (1969). Chief, Council and Commissioner: some problems of government in Rhodesia. Cambridge: Cambridge University Press, XIX-392 p. MOYO P., NYAMUNO C. (1997a). Land Use Planning: report for Ward 2. Harare: CIRAD, «Projet Biodiversité». MOYO P., NYAMUNO C. (1997). Land Use Planning: report for Ward 4. Harare: CIRAD, «Projet Biodiversité». RICARD LANATA X. (2001). «Pouvoirs et territoires dans la moyenne vallée du Zambèze». Études rurales, n° 159-160, p. 173-188, ISBN: 2-7132-1421-1 SWARTZ M.J., TURNER V.W., TUDEN A. (1966). Political Anthropology. Chicago: Aldine Publishing Company, VIII-309 p. Lexique
Notes 1. Le document cartographique que nous présentons ici est le fruit d’un travail réalisé en juillet 1999 dans la moyenne vallée du Zambèze (Zimbabwe), dans le cadre du Projet de Conservation de la Biodiversité, financé par le Fond français pour l’Environnement mondial et mis en œuvre par le CIRAD. 2. Ce rôle fondamental explique peut-être leur survie, en tant qu’institution hiérarchisée, dans la moyenne vallée du Zambèze, héritière des grandes constructions politiques des empires Mutapa et Rozwi. Voir à ce sujet les remarques de Peter Fry (Fry, 1976, p. 62-67). 3. Ces circonscriptions administratives sont définies par la directive de manière très arbitraire, le ward comprenant six villages, chaque village regroupant 100 maisonnées (household) d’environ dix membres chacune. Un ward compte ainsi près de 6 000 habitants. 4. «Le District Council sera composé de présidents de ward (Councilors), résidents du district. Le District Councils Act prévoit la possibilité de créer des commissions temporaires, chargées de redessiner les frontières administratives. Ces frontières devront être redessinées de façon à correspondre aux nouvelles structures du VIDCO et du WADCO» (Government of Zimbabwe, 1984). 5. C’est pour cette raison qu’Emmanuelle Harambat propose d’étudier les usages fonciers dans la Vallée en utilisant le paradigme du jeu politique développé par Bailey (1971) et par Swartz, Turner, Tuden, cités par E. Harambat (1995, p. 21 sq.). 6. Cf. la lettre du District Commissioner au Secretary for Internal Affairs, datée du 29 janvier 1974: «Establishment of Dande Private Game Reserve» (RGN 244 of 1969)». 7. Tous ces mécanismes ont été décrits en détail par M. Bourdillon (1972, p. 22-24 et 65-70), dans son étude de la religion des Korekore du district de Mount Darwin. |