La rubrique Internet |
La «Solar Map» de San Francisco.
Comment promouvoir l'énergie solaire par la cartographie interactive en ligne
Souvent considérés comme peu concernés par la problématique des économies d’énergie et la recherche d’une alternative aux énergies fossiles, les États-Unis nous offrent parfois d’heureuses surprises en matière de protection et de conservation de l’environnement. Un intéressant exemple nous provient ainsi de l’État de Californie, où un vaste de plan de promotion de l’énergie solaire a récemment été mis en place par les autorités, et plus particulièrement de San Francisco avec la mise en ligne sur l’Internet de la San Francisco Solar Map.
Le plan solaire de San Francisco Un ambitieux programme de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre a été lancé à la fin de 2007 par la ville de San Francisco. Il consiste en une politique de subventions aux installations de production d’électricité d’origine solaire à destination des particuliers et des entreprises. Cette initiative, portée par le Service de l’Environnement, vise à la fois à populariser l’énergie solaire auprès des citoyens et à encourager les entreprises du secteur établies dans l’agglomération. Par contrecoup, son objectif est également d’affirmer la réputation de San Francisco dans le domaine des énergies renouvelables, notoriété dont les origines remonteraient au début des années 1970 selon Jared Blumenfeld, directeur du San Francisco Department of the Environment. Dans ce contexte, les intentions affichées sont:
Le portail cartographique de l'énergie solaire Afin de promouvoir son plan solaire, la Ville a choisi le support Internet (fig. 1). Au moyen d’un site dédié, elle propose aux investisseurs une carte de la ville permettant de visualiser les toits déjà équipés, de connaître les estimations de production à l’adresse choisie, d’accéder aux coordonnées des sociétés d’installation agréées, etc. Développé sur une plate-forme Google Earth, le système est d’une grande souplesse d’utilisation et valorise indiscutablement la démarche des autorités. D'un simple clic, l’internaute peut connaître les caractéristiques des installations en fonctionnement (fig. 2), selon qu’elles ont pu être renseignées ou non. Par la saisie d’une adresse, il peut accéder aux estimations de production, d’économie d’énergie en dollars, de quantités de carbone non rejetées dans l’atmosphère et aux recommandations techniques du San Francisco Department of the Environment pour une éventuelle installation (fig. 3). La méthode d’estimation du potentiel de chaque toit est clairement exposée dans une fenêtre pop-up que chacun peut afficher à partir des différentes «infos bulles» qui apparaissent aux adresses indiquées par l’utilisateur (lien sur «How the estimates were derived»). Le portail, relativement simple en contenu, offre enfin divers liens vers des sites d’intérêt général voire spécifique (onglet «Resources»).
Discussion La San Francisco Solar Map est assurément une bonne initiative. Facile d’utilisation, elle se présente tel un véritable outil «marketing» de la Ville pour promouvoir son plan solaire. Toutefois, si elle fournit abondamment les coordonnées de sociétés agréées en matière d’installations et d’équipements de production d’énergie solaire, elle conserve avant tout les attributs d’un site non commercial, celui d’un organisme public qui cherche à mieux communiquer sur ces actions.
Sur le plan de la cartographie interactive, on appréciera l’ergonomie et la fluidité de la navigation propre à Google Earth. Les couches de fond peuvent par exemple être modifiées à loisir (fond image satellite / fond cartographique / fond mixte). Les zooms «in» et «out», les déplacements dans la fenêtre et la recherche d'une adresse s’effectuent avec une grande rapidité. Néanmoins, on peut regretter la relative indigence de la carte sur un plan thématique. On s’attendrait en effet à ce que figurent des couches d’informations complémentaires, comme un modèle numérique de surface ou encore une carte des pentes des toits, qui pourraient être activées ou désactivées par l’internaute selon ses besoins. Il y a fort à parier qu’une telle application sera évolutive, aussi peut-on espérer qu’elle sera avantageusement développée dans les années à venir, sous l’impulsion de ses promoteurs. Les protecteurs de l’environnement et, plus largement, tous ceux qui s’intéressent aux efforts réalisés pour lutter contre le réchauffement climatique pourront, quoi qu’il en soit, suivre l’évolution des sites équipés à San Francisco et espérer avec les autorités que le but qu’elles se sont fixé sera atteint. Samuel Robert |