Vu au festival de Saint-Dié

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La Paix, une valeur mondiale ?

Ce poster propose une analyse critique de l’Indice de Paix globale. Ce classement international, réalisé par le groupe de réflexion Vision of Humanity, a été lancé en 2007 à l’initiative du philanthrope australien Steve Killelea et du cabinet de conseil Economist Intelligence Unit. Soutenue par plusieurs prix Nobel, cette publication s’inscrit dans le sillage de nombreuses actions menées par les organisations non gouvernementales en faveur de la constitution d’une société civile mondiale.

Concours du poster scientifique, salon de géomatique, 3e prix: Arnaud Brennetot Télécharger la version pdf

Cet indice synthétique tente de mesurer les efforts menés par les États (121 en 2007, 140 en 2008) pour promouvoir la paix dans le monde. Les pays les plus riches semblent les mieux classés, leur administration disposant de moyens suffisants pour mettre en place des politiques de prévention des tensions sociales. À PIB/habitant équivalent, il existe néanmoins d’amples variations (Portugal/Israël ou Uruguay/Liban).

Si cet indice paraît louable dans son principe, l’emploi de techniques de benchmarking territorial pour classer et hiérarchiser les États à partir d’une base de données comprenant 24 variables peut être discuté. La présentation des résultats sous la forme d’un palmarès fait en effet le choix d’assimiler la paix à une valeur quantifiable. L’évaluation des violences internes aux États permet utilement d’intégrer le respect des minorités. En revanche, la prise en compte du poids des dépenses militaires dans le PIB favorise les États isolationnistes peu impliqués dans la résolution des crises internationales. Cette conception angélique de la paix valorise souvent des pays (Islande, Norvège) plaçant leur défense sous le contrôle des États-Unis grâce à des accords de protection militaire. De même, le nombre de policiers pour 100 000 habitants met en valeur les gouvernements qui investissent peu dans la sécurité publique. On peut enfin regretter que l’adhésion à des organisations ou à des traités internationaux en faveur de la paix (TPI, Convention d’Ottawa…) ne fasse pas partie des critères utilisés.

Voir le site internet.

Arnaud Brennetot