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Base de données d’occupation des sols Corine Land Cover:
nouvelles données et nouveaux outils

Fig. 1

Corine Land Cover («Coordination of Information on the Environment», occupation des sols, fig. 1) est un projet européen, dont l'objectif majeur est de fournir une information fiable et régulière pour la gestion et l'aide à la prise de décision de la Commission européenne en matière d'environnement. Ce programme connaît une belle réussite depuis son lancement en 1985 et propose désormais une base de données sur le territoire métropolitain français pour les années 1990, 2000 et 2006, ainsi que des données d’évolution entre ces dates. Cette nouvelle livraison est aussi l’occasion de proposer une plus grande accessibilité, grâce à l’utilisation d’outils variés de diffusion et d’exploration en ligne.

Le programme CLC consiste en la création d’une base de données géographiques de référence sur l’occupation des sols en Europe. L’année 2006 n’est pas encore disponible à cette échelle (1). À l’aide de couvertures d’images satellites assemblées spécifiquement, cette occupation des sols a été interprétée et numérisée (en partie automatiquement), selon les paramètres suivants:

En France le service «Observation et Statistiques de l’Environnement» (SOeS), du ministère chargé de l’Environnement, assure la production, la maintenance et la diffusion (2). Il propose, sur son site Internet, une présentation complète de cette base de données, la méthodologie de sa réalisation, ses caractéristiques, les moyens de la consulter et de l’utiliser (fig. 2).

Fig. 2

Cette base offre une information précise, fiable et homogène sur le territoire français (hors outre-mer pour l’instant). Elle est désormais plus facilement exploitable. Ainsi, pour une échelle d’utilisation préconisée du 1/100 000e, on dispose d’un plan d’information composé de polygones de 25 ha au moins, dont l’occupation des sols est caractérisée selon une nomenclature de quarante-quatre postes regroupés en cinq grands types:

  • territoires artificialisés
  • territoires agricoles
  • forêts et milieux semi-naturels
  • zones humides
  • surfaces en eau
Fig. 3 Fig. 4
Fig. 5 Fig. 6
Fig. 7 Fig. 8

L’intérêt de la version 2006 dépasse la simple mise à jour des données. Premièrement, la finesse de travail pour la cartographie des changements d’occupation du sol est passée de 25 ha à 5 ha pour la surface minimale de prise en compte. Mais surtout une impressionnante série de moyens d’exploration et de diffusion des données a été mise en place, notamment avec l’utilisation de webservices et d’outils de cartographie Internet interactive.

On peut ainsi dorénavant accéder à ces données selon les modalités suivantes:

  • Téléchargement de shapefiles (format SIG courant), géométries et données attributaires (accès existant déjà lors des livraisons 1990 et 2000, les suivants sont des nouveautés)
  • Visualisation interactive en ligne dans le navigateur, sur un site dédié (client léger utilisant la bibliothèque de fonctions OpenLayers, comme le GéoPortail IGN) (fig. 3)
    Cet accès offre en outre les fonctions suivantes:
    - visualisation croisée des trois dates, des deux évolutions et de l’artificialisation des sols sur le fond «satellite» de Google Maps, avec une transparence réglable (fig. 4)
    - téléchargement au format shapefile de l’emprise visualisée uniquement
  • Téléchargement des données sous forme de fichiers KML pour un affichage dans le logiciel Google Earth (ou autre logiciel équivalent comme NASA WorldWind qui est libre, M@ppemonde n°78, 2-2005) (fig. 5).
  • Accès par webservices (serveur GeoServer), protocoles standards OGC:
    - WMS (cartes format raster)
    - WFS (vecteur)
    - WCS (données raster brutes) (fig. 6)
  • Cartographie interactive vectorielle (Flash, GéoClip) sur l’outil Geoïdd France (fig. 7). Cet outil présente en plus des regroupements thématiques intéressants (selon les grands types CLC).
  • Affichage dans le GéoPortail IGN (fig. 8)

L’accès à cette information est possible pour un très large éventail de publics, de l’internaute curieux en visite inopinée au professionnel à la recherche de données précisément formatées (et dont la validité est connue). Pour l’enseignant intéressé à la visualisation de l’évolution des territoires, par exemple, l’observation des changements 1990-2000 et 2000-2006 semble un exercice accessible et parlant (exemple: La forêt en Provence, fig. 9 et 10).

9. La forêt de Lançon de Provence incendiée (en noir les zones incendiées entre 1990 et 2000, sur la couche des changements on passe de la classe 323, végétation sclérophylle, à la classe 334, zones incendiées). 10. Retour du couvert boisé (les zones précédemment incendiées sont revenues dans la classe de la végétation sclérophylle, mais de petites zones incendiées, noires, sont apparues depuis en périphérie).

Laurent Jégou

Notes 

1. Cette dernière date n’est pas encore disponible pour l’ensemble du territoire européen, (voir l'état d'avancement)

2. À la suite de l’IFEN, Institut Français de l’Environnement, dissous en 2008.