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L’essor de la géologie française

Ce riche ouvrage est composé de deux parties, évolution des concepts et des méthodes d’étude, puis sources manuscrites inédites; on s’intéressera surtout à la première. Prenant son essor au début du XIXe siècle, la géologie, d’abord appelée géographie physique , met en place la nomenclature géologique, celle des symboles, des fossiles et des minéraux, lors du premier congrès géologique international de Paris en 1878. Dès le milieu du XIXe, les étages géologiques, distingués par leur nom, sont inventés par d’Orbigny. En géologie, comme en géographie — l’exemple est donné pour la stratigraphie — sont mis en rapport les trois aspects de la relation espace-temps (succession, durée, corrélation). Au même moment, l’analyse des paysages pour en déduire l’architecture du bâti souterrain conduit de Beaumont à imposer des systèmes de montagnes reposant sur des calculs mathématiques; quittant le monde réel pour un univers géométrique, la géologie acquiert alors le statut de science exacte.

Dans les années 1870 (Suess), le terme géosynclinal est appliqué aux fosses remplies de sédiments pélagiques; symbolisé par les travaux d’Aubouin, le dogme du géosynclinal règne en maître jusque dans les années 1960.

Si Wegener, à partir de 1910, développe son hypothèse de la dérive des continents, ses travaux sont connus très tardivement en France en raison du premier conflit mondial et du paradigme du géosynclinal qui ne nuira pas à la réalisation de la carte géologique de France. Après la phase de crise des années 1960 due aux nouvelles connaissances sur les fonds océaniques, la géologie française entre dans une phase normale avec l’acceptation au début des années 1970 du paradigme de la tectonique des plaques.

Pierre Usselmann

GAUDANT J., dir. (2009). L’essor de la géologie française, essais. Paris: Presses des Mines, coll. «Histoire et sociétés», 380 p. ISBN: 978-2-911256-02-8