Le cas d'Amiens

3. De la topographie historique aux schémas: Amiens

Dès le premier siècle l’amphithéâtre d’Amiens* était inscrit dans la trame viaire, au centre de la ville antique; son côté oriental était constitué d’un mur double qui le reliait directement au forum. Le schéma (fig. 3) représente autour de l’amphithéâtre trois côtés en jaune, c’est-à-dire occupés par des constructions civiles; l’autre partie, en rouge, renvoie à la fonction politique du forum, c’est celle qui est également affectée à l’amphithéâtre. Les trois lignes noires orthogonales représentent la trame viaire de la ville antique.

Au Bas-Empire et au haut Moyen Âge, l’amphithéâtre fut intégré dans l’enceinte puis fortifié: il formait comme à Tours une saillie dans le rempart. Plus tard, l’édifice fut transformé en château, le «castillon». Sur le schéma, la moitié méridionale extra muros est représentée en gris (absence d’occupation?), tandis qu’au nord le jaune symbolise la présence de constructions civiles.

Ces deux parties sont séparées par un épais trait marron qui symbolise l’enceinte. L’amphithéâtre qui est devenu la pièce maîtresse de la fortification prend également cette couleur. Pour l’essentiel, la configuration de la trame viaire perdure.

Au début du XIIe siècle, le «castillon» fut assiégé puis rasé. Le pouvoir communal installa alors à son emplacement son hôtel de ville, une église fut également construite. La trame urbaine fut recomposée, mais l’enceinte de Philippe Auguste respecta la forme saillante de l’ancien amphithéâtre. L’emprise de l’édifice est alors représentée en jaune, avec deux symboles ponctuels: l’église (bleu) et l’hôtel de ville (rouge).

La construction d’une nouvelle enceinte dans la seconde moitié du XIVe siècle n’entraîna pas immédiatement la destruction de l’ancienne. Au XVe siècle, la partie méridionale fut colonisée par des faubourgs, la couleur change et passe du gris au jaune.

Au début du XVIIIe siècle, la vieille enceinte médiévale venait d’être détruite et l’espace des anciens faubourgs était parfaitement intégré dans l’espace urbain. Sur le schéma, le trait marron de l’enceinte est supprimé; les lignes noires de la trame viaire sont étendues vers le sud.

À partir de la constitution de cette suite de schémas, une représentation de l’ensemble du phénomène conduit à proposer la figure 4 qui illustre la durée des fonctionnements.

* Les données historiques sont issues de Lefebvre, 2008.

4. Représentation diachronique: le cas de l’amphithéâtre Amiens