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Haïti: une transition «démocratique» qui dure… (1986-2004)

6 février 1986

La population est en liesse. La dynastie des Duvalier est enfin chassée d'Haïti, son fief, après 29 ans d'un règne placé sous le signe de la terreur, de la corruption et de l'asservissement des institutions au profit des intérêts personnels des quelques familles qui dominent le pays. Un État va pouvoir enfin être (re)construit sur les décombres de la dictature duvaliériste qui laisse le pays exsangue. Tous les espoirs sont permis..

29 février 2004

Quelques groupes isolés fêtent le départ du président Jean-Bertrand Aristide. Cette fuite, orchestrée et imposée par quelques grandes puissances occidentales, n'entraîne pas de débordements d'allégresse de la part de l'ensemble de la population. Celui qui représentait en 1986 l'avenir de tout un peuple, laisse une population désenchantée, un pays sans État, des institutions à l'abandon gangrenées par la corruption et les trafics illégaux et une économie déstructurée. La population n'a-t-elle pas laissé exploser sa joie parce qu'il n'y avait rien à fêter, parce qu'il n'y avait plus d'espoir, parce que l'après-Aristide s'annonce aussi sombre que ses dix années de règne, entrecoupées par le coup d'État de 1991? Triste première expérience d'une décennie de «démocratie»! Triste carnaval 2004! Triste célébration du bicentenaire de l'indépendance de la République d'Haïti!

1. Du contrôle du pays par les insurgés à la démission de J.-B. Aristide (février 2004)

Depuis près de deux ans, des grèves et des manifestations étaient organisées contre le gouvernement de J.-B. Aristide, essentiellement à Port-au-Prince. Les opposants au régime, qui reprochaient au président d’avoir accédé au pouvoir par des élections entachées d’irrégularités, de se comporter en despote, de bafouer les acquis démocratiques de 1986 et d’intimider la société civile par des actions violentes, réclamaient sa démission.

Le 22 septembre constitue une date clé dans la succession des événements qui ont conduit à la démission puis à l’exil de J.-B. Aristide. L’assassinat d’A. Métayer, dirigeant de l’une des «organisations populaires lavalassiennes» créées par Aristide pour renforcer son parti (La Famille lavalasse) et son pouvoir, coïncide avec le soulèvement d’anciens partisans du président pour exiger son départ. L’organisation populaire des Gonaïves, dont la majorité des membres étaient recrutés parmi les plus démunis des bidonvilles, s’était vite transformée en bande armée (l’Armée cannibale!) dirigée par A. Métayer. Elle multipliait les exactions, faisait régner la terreur dans la ville, accomplissait les basses œuvres du pouvoir en place et menait la chasse aux opposants. Devenu un témoin gênant d’exécutions soi disant commanditées par des proches du pouvoir, A. Métayer, qui s’apprêtait à faire des révélations, aurait été éliminé avec la complicité de J.-B. Aristide. Suite à cet assassinat, de nombreux chefs de bandes, craignant subir le même sort que A. Métayer, se retournèrent contre J.-B. Aristide.

1. Manifestation anti-Aristide à Port-au-Prince
(Alterpress, 26 décembre 2003).

Au cours du dernier trimestre de l'année 2003, la contestation gagna des proches du président, les manifestations se multiplièrent et les affrontements entre l'opposition et les organisations populaires à la solde du pouvoir laissèrent de nombreux morts et blessés (fig. 1). À la fin du mois de novembre, l'Église catholique proposa que J.-B. Aristide termine son mandat jusqu'en 2006 mais qu'il soit entouré d'un conseil d'union nationale constitué de représentants du parti Lavalas, de l'opposition et de la société civile. Ce compromis, accepté par J.-B. Aristide le 31 décembre 2003, fut rejeté par l'opposition qui voulait la démission du président. L'échec de ce projet de sortie de crise plongea Haïti dans le chaos politique.

Le 5 février 2004 constitue la deuxième date clé dans le déroulement de la dernière crise politique haïtienne. Le Front de résistance de l'Artibonite — nouvelle appellation… plus présentable de l'Armée cannibale — s'empara de la ville des Gonaïves. La progression des insurgés fut rapide. Partis des Gonaïves, ville qui fut souvent à l'origine des insurrections (en 1986, Gonaïves fut le point de départ du soulèvement qui mit fin à la dictature duvaliériste), les «rebelles» contrôlèrent en deux semaines, sans véritable combat, le nord et l'est du pays (fig. 2). En général, la progression se faisait de ville en ville; le commissariat était pris d'assaut, à moins que les policiers ne se soient déjà enfuis, et les insurgés «libéraient» le centre urbain. Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, tomba le 22 février, et le 27, les insurgés, qui se considéraient comme la «Nouvelle armée d'Haïti», étaient aux portes de la capitale. Le 27 février, les États-Unis, la France et le Canada demandaient la démission de J.-B. Aristide qui laissa Haïti le 29, sous la pression internationale.

 

 

 

 

3. Les forces françaises en Haïti (Haïti Progrès, 10 mars 2004).
4. Les Gonaïves, foyer de l’insurrection:
à gauche, le commissariat de police incendié: à droite, un véhicule de la police nationale d'Haïti saccagé (Haïti Progrès, 11 février 2004).

Ce même jour, le Conseil de sécurité de l'Onu vota l'envoi d'une force intérimaire multinationale (fig. 3) qui sera relayée le 1er juin par la Mission de stabilisation des Nations unies (Minustha). Cette nouvelle opération de l'Onu, d'une durée de six mois, renouvelable, est menée par 6 700 Casques bleus et plus de 1 600 policiers qui remplacent progressivement les troupes états-uniennes, françaises et canadiennes. Opérationnelle à la fin du mois de juin, cette intervention devrait restaurer l'ordre et assurer l'acheminement de l'aide internationale (une réunion des donateurs de l'Union européenne est prévue au milieu du mois de juillet à Bruxelles; en effet, Haïti se trouve toujours sous le coup de sanctions internationales, en raison des élections controversées de 2000). Il faut espérer que cette mission n'échoue pas comme en 1994. En effet, l'Onu avait été dans l'incapacité de désarmer les anciens militaires qui régnaient sur le pays depuis le coup d'État de 1991. Il s'agit aujourd'hui de désarmer non seulement les insurgés, qui se considèrent comme les libérateurs du pays et qui souhaitent reconstituer l'armée d'Haïti, mais encore les bandes de chimères qui soutiennent encore J.-B. Aristide (fig. 4). Enfin, il serait judicieux, qu'outre ses fonctions de police et d’assistance humanitaire, la Minustha soit investie d'un mandat lui permettant de mettre en route un processus de (re)construction de l'État(1).

2. Deux siècles de pouvoir personnel et l'impossible construction d'un État de droit

Le 1er janvier 1804, par la proclamation de son indépendance aux Gonaïves, Haïti est devenu le premier État noir des temps modernes et le deuxième État libre des Amériques après les États-Unis. Faire le diagnostic, préoccupant, de deux siècles d’existence de la République d’Haïti suppose l’examen des faiblesses politiques qui ont succédé à l’indépendance de 1804 et l’analyse d’une série de facteurs récurrents dans l’histoire du pays.

Certes, l’indépendance de la colonie française de Saint-Domingue a mis fin à l’esclavage et à la domination française; cependant, elle n’a permis ni la construction de l’État d’Haïti ni l’instauration d’un nouvel ordre socioéconomique où les anciens esclaves et leurs descendants auraient trouvé leur place. En ce sens, l’indépendance n’a pas modifié les structures sociales prédéfinies par le système esclavagiste.

Cette inexistence de l’État a favorisé pendant deux siècles la succession de régimes autoritaires. En effet, de Jean-Jacques Dessalines à Jean-Bertrand Aristide, respectivement premier et dernier dirigeant en date d’Haïti, les hommes politiques haïtiens se sont souvent, soit proclamés dirigeants à vie(2), soit ont manifesté des velléités allant dans ce sens. Pour y parvenir, ils se transformèrent en despote ayant à leur solde des bandes armées: les macoutes sous les Duvalier ou les chimères sous J.-B. Aristide.

5. Caractéristiques du pouvoir en Haïti (1804-2004).
Source: Listes des chefs d’État
d’Haïti 1804-2001
.
http://haitiechanges.free.fr/liste.htm, 2004.

En outre, le vide institutionnel chronique a permis à l’opposition de fomenter coups d’État, émeutes, soulèvements armés et assassinats qui garantissaient la victoire aux détenteurs des armes (fig. 5). En témoigne ce dicton populaire en Haïti: «La constitution, c’est du papier et les baïonnettes, c’est du fer». Cette conception du pouvoir s’est traduite par la succession de gouvernements éphémères (15 dirigeants sur 47, soit plus d’un tiers, sont restés moins d’un an au pouvoir). En outre, la primauté des armes se manifeste par l’écrasante majorité de gouvernements militaires dans l’histoire d’Haïti (au moins 27, soit près de 60%), alors que seulement 5 présidents ont été élus au suffrage universel direct.

Enfin, en raison de la faiblesse des institutions politiques, les dirigeants haïtiens ont souvent pillé les caisses de l’État. Par des stratagèmes variés, ils ont amassé une fortune considérable en détournant l’aide internationale, en prélevant un pourcentage élevé des taxes et des impôts et en se livrant à des trafics en tout genre. La fortune de J.-C. Duvalier (1971-1986) a été évaluée à 120 millions de dollars et celle de J.-B. Aristide (1994-1996 et 2000-2004) s’échelonnerait entre 200 et 800 millions de dollars. La combinaison de ces facteurs explique l’impossible stabilité politique d’Haïti, dont les périodes apparemment calmes coïncident en général à des régimes autoritaires(3). Outre l’incompétence et la faillite de l’État, Haïti est confrontée à une crise économique profonde qui oblige la population à mettre en œuvre des stratégies de survie au jour le jour.

3. Un pays exsangue, une population désespérée

Loin d’amorcer son développement économique, Haïti, le seul PMA des Amériques, s’enfonce chaque jour un peu plus dans la misère au rythme des crises politiques. La précarité de l’économie haïtienne se traduit par un faible PIB estimé à 4 milliards de dollars en 2000, soit 20% de celui de la République Dominicaine qui atteint 19,7 milliards de dollars (PNUD, 2002). Le secteur agricole, très archaïque, prédomine: il constituait 28,4% du PIB en 2000 et employait les deux tiers de la population active. Si les terres cultivées occupent un tiers du territoire national, 1% de celles-ci devient chaque année impropre à la culture en raison de l’intense érosion. Malgré l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale, seulement 70% des besoins alimentaires du pays sont couverts. Cette insécurité alimentaire explique, entre autres, le déséquilibre de la balance commerciale. Les importations constituaient 27% du PIB en 2000 contre 12% pour les exportations alors que dans les années 1950, le rapport était inverse, les exportations constituant le pivot de l’économie haïtienne. Depuis 1986, le déséquilibre entre les importations et les exportations ne cesse de croître (PNUD, 2002; Atlas économique mondial, 2003).

En outre, la faiblesse de l’appareil d’État et la quasi-absence de tout projet de développement, obligent les Haïtiens à subsister par leurs propres moyens. En 2000, la moitié de la population totale était analphabète, 65% vivait en deçà du seuil de pauvreté et 56% souffrait de malnutrition; quant aux chômeurs, ils représentaient officiellement plus des deux tiers des actifs (PNUD, 2002; Atlas économique mondial, 2003).

Haïti survit grâce à l’aide internationale, qui constituait 35% du PIB en 2000, aux remises des migrants haïtiens — notamment de ceux installés aux États Unis qui, selon la Banque interaméricaine de développement (BID), envoient chaque année 600 millions de dollars dans leur pays d’origine, soit 15% du PIB — et aux trafics illicites, dont celui de la drogue (Atlas économique mondial, 2003). En effet, Haïti demeure l’une des pièces maîtresses du dispositif colombien dans les Antilles; la moitié de la cocaïne transitant par les Antilles, soit environ 150 t, passe par l’île d’Hispaniola, particulièrement Haïti, avant de rejoindre Porto-Rico puis les États-Unis. Ce trafic profite à de nombreux fonctionnaires, quelle que soit leur position hiérarchique, ainsi qu’à leurs nombreux hommes de main souvent recrutés parmi les organisations populaires proches du pouvoir qui se sont souvent transformées en bandes mafieuses informelles. Violence politique, violence de l’État et violence civile sont aujourd’hui étroitement liées et empêchent l’instauration d’une véritable démocratie.

4. Quel avenir pour Haïti en juillet 2004?

Après la démission de J.-B. Aristide, quatre forces sont en présence. La Famille lavalasse affaiblie mais toujours présente, peut encore compter sur une partie des strates les plus défavorisées de la population, les bandes toujours armées des chimères et certains cadres départementaux. Les ex-partisans de J.-B. Aristide qui ont pris le contrôle de la moitié du pays en février 2004; souvent issus de l’armée dissoute par J.-B. Aristide en 1994 et des milices paramilitaires des régimes précédents, ils espèrent participer à la vie politique. L’opposition démocratique, alliance de circonstance entre une multitude de partis d’obédience politique différente, voire opposée, elle est menacée d’éclatement. Enfin, depuis le milieu de l’année 2002 a émergé une nouvelle force très hétérogène constituée d’acteurs de la société civile: associations communautaires proches de l’altermondialisme, entrepreneurs néololibéraux, syndicats paysans, étudiants, Églises catholique et protestante. Après deux siècles de conflits politiques et de stagnation économique, cette nouvelle force en gestation représente peut-être le seul espoir pour l’avenir d’Haïti, si elle parvient à fédérer la population, si les bases d’un État solide sont enfin édifiées et si les groupes armés sont mis hors d’état de nuire.

En effet, le pays ne peut s’en remettre aux nombreux partis politiques traditionnels. Ils ignorent le sens de l’intérêt commun, méprisent les strates populaires et disposent d’un seul et même programme politique: l’accession au pouvoir. Pour y parvenir, les partis d’opposition nouent des alliances de circonstance, très souvent contre nature(4). Ils courtisent la population par de vaines promesses et n’hésitent pas à élaborer les plans les plus machiavéliques.

Haïti ne peut pas non plus se tourner vers la bourgeoisie. Celle-ci regarde plus vers les États-Unis, le Canada et la France que vers son pays, d’où elle puise pourtant une grande partie de ses ressources. Ayant généralement la double nationalité, ces «élites» ne perçoivent pas l’intérêt d’investir en Haïti et de contribuer au développement national.

Enfin, la République d’Haïti peut-elle s’appuyer sur la communauté internationale? Les échecs des interventions américaines (1915, 1994) et onusienne (1994) montrent l’incapacité de la communauté internationale à juguler la crise qui ronge ce pays depuis deux siècles et posent le problème des solutions importées, qui généralement se contentent de copier le modèle de réussite occidental dans un pays où les structures sont profondément différentes. Haïti a besoin, non seulement d’une aide internationale, qui ne sera profitable au pays que si elle est bien administrée, mais surtout d’un encadrement technique, venant de l’extérieur dans un premier temps, afin de jeter les bases de ses institutions et d’un développement économique viable.

Conclusion

6. Fonds-Verettes après les inondations
(Alterpress, 20 mai 2004).

Une malédiction pèse-t-elle sur Haïti? Ce pays est-il condamné à la désolation? Quelques mois après le retour à un semblant de calme et d'ordre, des pluies diluviennes s'abattaient sur la frontière haïtiano-dominicaine, entraînant glissements de terrain et crues catastrophiques et dévastant de nombreux villages, principalement dans le Sud-Est du pays (fig. 6, fig. 7). Ces violentes précipitations, qui ont pris le relais des troubles politiques, ont laissé au moins 1 500 morts et plus de 15 000 sinistrés. Dans un pays où l'appareil d'État est embryonnaire, où le développement — durable ou non — n'est qu'un vain mot et où la population survit sans intervention de l'État, la grande fragilité des milieux entraîne la rupture des équilibres écologiques. De plus, le manque de ressources et l'instabilité chronique des gouvernements, expliquent l'incapacité à mettre en place une politique minimum de prévention et de protection de l'environnement. Enfin, l'action anthropique décuple les conséquences des risques environnementaux. La déforestation a été l'une des principales causes de la catastrophe qui a frappé Haïti à la fin du mois de mai 2004: en effet, l'utilisation du charbon de bois pour la cuisson des aliments a entraîné la perte de plus de 80% de la couverture forestière du pays en quelques décennies.

7. Les inondations dans la région frontalière
(Alterpress, 20 mai 2004).

Par où commencer pour tenter de résoudre les crises haïtiennes — la Crise? — à répétition qui touchent Haïti et engager le pays sur la voie du développement? Il semble que toute action sectorielle soit vouée à l'échec. En effet, les tentatives pour apporter une solution aux multiples problèmes auxquels se heurtent les Haïtiens, qu'il s'agisse de la malnutrition, de l'analphabétisme, de la situation sanitaire inquiétante, du chômage, de l'extrême faiblesse des revenus ou de l'éradication des bidonvilles, ont très souvent avorté. Les réformes structurelles — construction d'un État-nation, mise en place d'un cadre législatif et judiciaire solide, structuration d'institutions intègres — sont un préalable indispensable à toute intervention sectorielle ou conjoncturelle. Dans le cas contraire, les programmes nationaux et internationaux mis en œuvre, à grand renfort de publicité, continueront à être assimilés à du saupoudrage sans lendemain destiné à donner bonne conscience à un État faible, à des élites haïtiennes corrompues et à des organisations internationales confondant développement et charité. Et en l'absence d'État, à construire en 2004, la porte restera grande ouverte à des personnages élus «démocratiquement» exerçant leur fonction de chef de façon arbitraire et autoritaire.

Toutefois, les causes endogènes de la crise n’expliquent pas, à elles seules, la situation politique et socioéconomique préoccupante à laquelle est confronté le pays. Le poids des facteurs exogènes ne doit pas être sous-estimé. En effet, l’ingérence des puissances étrangères dans les affaires haïtiennes a toujours été un obstacle majeur à la création de l’État et de la nation. Cependant, l’intrusion étrangère dans l’histoire d’Haïti est souvent permise ou facilitée par la complicité des dirigeants et des élites haïtiennes.

Références bibliographiques

Alterpress (novembre 2003-juin 2004). http://www.medialternatif.org/alterpresse/

AUGUSTE D., G. (1993). Histoire de mon pays Haïti, Port-au-Prince: Henri Deschamps, volume 3, 56 p.

Haïti progrès (novembre 2003-juin 2004). Hebdomadaire, Port-au-Prince: Haïti progrès.

Institut haïtien de statistiques et d’informatique (IHSI) (1998). Inventaire des ressources et potentialités d’Haïti, Port-au-Prince: IHSI, cédérom.

Le Monde (novembre 2003-juin 2004). Quotidien, Paris: Le Monde.

Le Monde diplomatique (novembre 2003-juin 2004). Mensuel, Paris: Le Monde.

Le Nouvel observateur (2003). Atlas économique mondial 2003, Paris: Le Nouvel Observateur, 360 p.

PNUD (2003). Rapport mondial sur le développement humain 2002: approfondir la démocratie dans un monde fragmenté, Bruxelles: De Boeck, 277 p.