Les images satellites présentent deux exemples de paysages de fronts pionniers agricoles au nord (fig. A) et au sud (fig. B) qui traduisent ces recompositions locales et l’importance de l’action étatique dans la construction des fronts pionniers des régions d’oasis.
Sur la première image (fig. A) figure une commune de front pionnier-sédentarisation du nord du Sahara égyptien, Dab’a, construite de part et d’autre de la route qui relie Alexandrie à Marsa Matrouh. Le village historique se situe à 6 km au sud du littoral et donne à voir une répartition auréolaire des espaces d’habitation et des parcelles cultivées autour du noyau villageois. En dehors de ce noyau où se concentrent également les services (centre administratif et mosquée), les résidences sont dispersées dans l’ensemble de l’agglomération à proximité des parcelles. On constate ainsi une croissance progressive de la ville et des surfaces agricoles en périphérie. Entre le littoral et la route sont dispersés quelques vergers des fronts pionniers ouverts dans les années 1980 (Cole, Altorki, 1998). Les infrastructures touristiques sont construites selon une logique d’enclave, au plus près du littoral, déconnectées des autres sites de peuplement. Cette commune est désormais une ville moyenne du Sahara égyptien et compte aujourd’hui un peu plus de 26 000 habitants, ce qui en fait la troisième ville de l’ensemble Sahara – littoral occidental.
La seconde image (fig. B) montre quant à elle un paysage de front pionnier dans l’ouest de la région oasienne de Dâkhla, située à une soixantaine de kilomètres du centre administratif de l’oasis, Mût. Dans ce cas, les parcelles sont distribuées de façon régulière le long des canaux d’irrigation, traduisant un contrôle central fort sur la distribution des terres et des ressources en eau. Les noyaux résidentiels sont concentrés et situés en bordure des surfaces cultivées. Fondée au milieu de la décennie 1980, cette agroville compte aujourd’hui 10 000 habitants.
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