1.L’agglomération urbaine: quelle définition?
Dans la base de données Dysturb, les localités de recensement ont été également regroupées par agglomération fonctionnelle. La double pratique de la zone tampon intra-urbaine et de la projection de fragments urbains au-delà des frontières des bantoustans (fig. 4) crée une importante discontinuité morphologique typique des agglomérations fonctionnelles sud-africaines, ce qui rend non opérationnelle la définition morphologique des agglomérations communément admise pour les comparaisons internationales (Moriconi-Ebrard, 1993, 1994; Statistics South Africa, 2001; Bretagnolle et al., 2009). Les auteurs de Dysturb ont d’abord utilisé une première association des villes centres et des townships liées, association approximative qui avait été réalisée par François Moriconi-Ebrard dans les années 1990. Cette démarche a pu être complétée par le travail de la HRC, The Two South Africas (1992), puis par un travail systématique de rapprochement (Vacchiani-Marcuzzo, 2005). Pour finaliser Dysturb, nous avons également pris en compte les fragments urbains projetés aux limites des bantoustans et éloignés parfois de plusieurs dizaines de kilomètres de l’agglomération morphologique. On peut donner comme exemple la ville de Bloemfontein qui forme une agglomération continue avec son township Mangaung mais qui dans le contexte sud-africain doit être associée avec Botshabelo, settlement projeté à plusieurs dizaines de kilomètres dans le cadre de la politique des forced removals pour former ce qui devait initialement être une enclave de bantoustan. La municipalité s’appelle aujourd’hui Mangaung et regroupe l’ensemble de ces parties d’agglomération.