En 1985, le ministère des Administrations publiques (actuellement ministère du Logement et des administrations publiques) lançait ce qui allait devenir le meilleur outil de connaissance des infrastructures locales en Espagne: l’Enquête sur les infrastructures et les équipements locaux (EIEL). Réalisée tous les cinq ans (nous disposons des données depuis 1985), son périmètre a progressivement changé. En 1985, elle couvrait les municipalités de moins de 20 000 habitants; dix ans plus tard elle allait jusqu’au seuil de 50 000 habitants. À sa création, l’EIEL répondait à des nécessités très concrètes: les premières équipes municipales de l’ère démocratique étaient confrontées à des manques très importants en infrastructures et équipements de base, sans pourtant que l’on connaisse très précisément la situation. Les investissements dans les services de base sont devenus alors un des principaux objectifs des politiques municipales.
Par conséquent, l’administration s’est vue dans l’obligation de créer un outil permettant d’évaluer de manière exhaustive, quantifiée et systématique, la dotation en infrastructures et équipements, pour pouvoir agir par ordre de priorité et corriger les déficits. À la fin des années 1990, elle soutient la création d’une équipe qui puisse l’aider à définir les indicateurs fondamentaux à partir de l’information exhaustive fournie par l’EIEL, puisqu’il s’agissait de la seule manière d’étudier la situation sur le terrain, d’analyser son évolution et de comparer la dotation en infrastructures et en équipements, à l’échelle des municipalités et des autres niveaux territoriaux.
L’EIEL recueille donc l’information — quantitative et qualitative — pour apprécier la situation des infrastructures et des équipements municipaux, quelle que soit l’entité responsable ou gestionnaire des services correspondants. L’objectif est d’aboutir à un inventaire national systématique et précis. Il ne s’agit pas d’inventorier uniquement les équipements et les infrastructures appartenant aux municipalités. D’autres entités territoriales (provinces, île et autres entités locales, ainsi que les communautés autonomes), y compris des institutions publiques et privées, peuvent suppléer l’action municipale en subvenant aux mêmes besoins. Les données relatives aux équipements de tous les types d’entités sont donc incluses. La couverture n’est cependant pas totale: le Pays Basque et la Navarre n’ont pas participé au projet.
| L’objectif est de recueillir et de numériser toute l’information sur le réseau routier, la localisation des noyaux de population, des infrastructures et des équipements localisés en dehors de l’espace urbain. Les données rassemblées sur les villes concernent surtout les équipements et les services fondamentaux, les voies urbaines avec ou sans revêtement, l’éclairage public (nombre de points lumineux), les télécommunications, l’approvisionnement en eau, le réseau d’adduction et de distribution de l’eau, les réservoirs et éléments accessoires du service des eaux, le réseau d’assainissement et l’épuration, le recueil et l’élimination des déchets urbains, les installations sportives, les centres culturels et de loisirs, les parcs, jardins et aires naturelles, les criées, marchés et parcs d’expositions, les abattoirs, les cimetières, les morgues, les centres médicaux, les centres sociaux, les lieux d’enseignements, les équipements divers, et enfin les hôtels de ville et autres équipements appartenant à ou utilisés par la municipalité. Dans tous les cas, l’information sur le type, les usages et les activités caractéristiques d’un équipement est associée à une évaluation de l’état (bon, moyen, mauvais) des infrastructures en question.
À partir de toute cette information issue de l’EIEL, l’équipe de recherche du GEOT, en coopération avec des techniciens des différentes assemblées provinciales d’Espagne, ainsi que de la fédération espagnole des municipalités et des provinces, a défini quatre-vingts indicateurs fondamentaux qui permettent de comparer les municipalités. À partir de ce panel d’indicateurs, un indicateur synthétique global a été obtenu, calculé pour chaque municipalité et qui permet sa hiérarchisation dans le contexte provincial.
Les indicateurs ont été élaborés à partir des valeurs de chaque variable pour les différents noyaux de population de chaque municipalité, et ils ont été standardisés au moyen de leur représentation en pourcentages en valeurs de 0 à 100. De plus, ils ont été ajustés à des valeurs maximales en fonction des données de départ pour éviter des résultats qui, dans certains cas, pourraient être incorrects (surdotations), en les comparant aux valeurs de référence lorsqu’il y en avait (dotation en eau par jour et par habitant ou éclairage)*.
Pour plus d’informations, on peut consulter la page officielle du ministère des Finances et des administrations publiques sur l’EIEL (en espagnol).
|