Ces lieux dont on parle

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France, le trésor des régions

Internet vient de s’enrichir en ce début d’année 2006 d’un site en développement, France, le trésor des régions. M@ppemonde a interrogé son auteur… qui n’est autre que son ancien directeur, Roger Brunet.

Que signifie ce trésor des régions, quelle est son intention ?

C’est le fruit d’un travail personnel, d’assez longue haleine. La publication avait été envisagée sous forme d’ouvrages: chaque région forme la matière d’un livre de 150 à 350 pages environ… Mais, outre que l’édition imprimée pose problème, j’ai finalement souhaité que l’information soit largement accessible. Et donc gratuitement, comme le permet Internet — dont bien des informations sont d’ailleurs issues avant d’être retraitées: façon d’exprimer une gratitude au monde des internautes, et de concevoir une manière moderne de diffuser la connaissance.

Dans une certaine mesure, cet ensemble est issu des travaux du GIP RECLUS et de ses travaux préliminaires vers un Observatoire de la Dynamique des localisations, ainsi que d’anciens projets sur les «hauts lieux» du géographe: il fournit le socle de départ qui nous manquait alors.

C’est pour moi, à la fois, une façon de poursuivre un travail de géographe et de faire acte citoyen: contribuer à compléter et vérifier l’information géographique de base, et la mettre à la disposition du plus large public. Ce que, dans une large mesure, permet Internet.

Manière aussi de rappeler, en ces temps bavards, que pour bien discourir, voire philosopher, il faut «y aller voir», et qu’il vaut mieux disposer d’une information un peu solide, en plus de quelques principes.

Le risque est grand d’exposer ses limites et ses erreurs: la matière est mouvante, l’information accessible n’a pas la complétude et la sûreté souhaitables. Aussi souhaiterai-je, non point  l’indulgence, mais la coopération: j’attends que les lecteurs rectifient, contredisent, ajoutent, proposent…

Quel est le contenu de ce site ?

Je le considère comme une base de données, et certainement pas comme un «guide». Toutefois j’ai tenu à ce qu’il soit aussi proprement rédigé que possible et n’ai pas écarté quelques remarques personnelles.

Le site est consacré aux lieux qui font le territoire de la France: ces trois mots en donnent les clés.

Le principe consiste à fournir une information à jour sur les ressources et patrimoines des régions françaises jusque dans de petites communes, ainsi que sur les faits géographiques de base. «Trésor» est pris au double sens de recueil de connaissances et d’évocation de richesses — lesquelles peuvent être très immatérielles, mais toujours, ici, attachées aux lieux.

Un soin particulier est apporté à l’information sur les activités, les équipements et les lieux d’emploi, jusqu’à un niveau assez fin. La base sera régulièrement actualisée.

Une illustration de fond est également fournie, surtout mais non exclusivement sous forme de cartes; elle sera progressivement enrichie.

Des liens sont établis avec des sources spécialement intéressantes.

Les modes de consultation ont été voulus aussi simples et aussi efficaces que possible, grâce à la compétence et à l’amabilité de Patrick Brossier, webmestre de grande classe, et avec la collaboration attentive de Régine Vanduick.

Les entrées sont des noms de communes, de circonscriptions administratives et communautés, des noms de pays, des oronymes et des hydronymes. On peut y accéder directement par l’index, et avoir des vues plus globales en interrogeant par canton.

Le moteur de recherche permet cependant aussi d’interroger à des noms communs (hypermarché, lycée, plaisance, station verte de vacances, casino, musée, institut médico-éducatif, vignes, etc.) et à des noms d’entreprises. Ainsi pourra-t-on faire le bilan de tout ce que la région du Limousin comporte comme musées, la Bretagne comme ateliers de la Cooperl ou la Bourgogne comme usines Vallourec… L’interrogation peut même porter sur l’ensemble de la base, du moins en son état du moment, qui rassemble dix régions fin mars 2006 et s’enrichit chaque mois.

La Bourgogne, carte générale

Ont été retenus et renseignés systématiquement tous les cantons, communautés de communes et pays; toutes les communes de plus de 2 000 habitants; en outre, figurent toutes les communes et lieux-dits moins titrés ou moins peuplés mais qui ont quelque «trésor» susceptible d’être signalé, ne serait-ce qu’un atelier notable. Plus les cours d’eau, massifs et sommets, contrées aux noms encore vivants, crus et sites de renom: bref (si l’on peut dire), tout ce qui a «un nom».

D’où vient l’information ?

D’une multitude de sources, qu’il faut comparer et patiemment recouper. Les sites des institutions et des ministères se sont bien améliorés; ceux des communes et communautés de communes sont intéressants, mais non sans faiblesses et inventions, surtout en histoire et étymologie, alors qu’ils sont souvent muets sur les activités et les emplois, comme si l’on n’y songeait qu’aux touristes distraits… Je consulte beaucoup les cartes détaillées, et aussi les sites d’entreprises.

Le détail en est donné dans le site, ainsi que les modes d’emploi, accessibles dans une «fontaine aux questions». Et j’espère que les lecteurs proposeront d’autres mines, que je n’ai pas su découvrir: plus le travail sera coopératif, plus il sera complet et utile, en particulier dans ses mises à jour.