N°105

Évaluation de la diversité paysagère de la vallée de la Qadisha (Liban Nord)

1. Le relief au Liban

La vallée de la Qadisha est classée par l’Unesco comme site «naturel et culturel». Elle fait l’objet d’une valorisation touristique (Moine, 2007) et le développement de ce territoire enclavé semble devenir une priorité pour les acteurs locaux.

Cette vallée, située dans la montagne libanaise, présente un patrimoine unique. Elle est fréquentée pour ses monastères accessibles par des sentiers de randonnée. C’est donc à pied que le visiteur découvre les paysages environnants. Que voit-il depuis les sentiers parcourant la Qadisha? La diversité paysagère du site lui est-elle facilement accessible?

Nous avons cherché à caractériser les paysages visibles le long du seul sentier balisé situé au fond de la vallée. Le but de ce travail est de rendre compte, de façon formalisée et objective, des types de paysages offerts à la vue des visiteurs et de les confronter ensuite à d’autres types de vues, prises «hors des sentiers battus». Les paysages les plus vus sont-ils représentatifs de la diversité des éléments paysagers de la vallée? À partir d’une telle évaluation, peut-on considérer que le paysage peut faire l’objet d’une valorisation touristique, au même titre que d’autres ressources?

La vallée de la Qadisha: contexte et enjeux paysagers

La vallée de la Qadisha est située dans le Nord du pays, sur les versants du Mont-Liban. Elle se trouve plus précisément au pied du Qornet-es-Saouda, le sommet le plus élevé du Proche-Orient, qui culmine à 3 100 m d’altitude (fig. 1), et dont les pentes abritent les reliques de la forêt des Cèdres de Dieu. Il n’en reste aujourd’hui plus que quelques spécimens ceints par des murets de pierres sèches, érigés ici pour la conservation des rares survivants d’une espèce emblématique du Liban.

Un site unique

2. Sites de villages et gorges de la Qadisha
(Cliché: Lucie Bettinger, mai 2006; croquis des gorges: adapté de Weleursse, 1946)

La première occupation humaine de la vallée remonterait au Paléolithique. C’est vers le VIIe siècle après J.-C. que les chrétiens maronites ont trouvé refuge dans cette vallée escarpée (fig. 2), fuyant leurs foyers d’origine de la vallée de l’Oronte, en Syrie, accusés par les Byzantins de monothélisme, et considérés comme hérétiques. Qadisha signifie littéralement «saint» en syriaque et elle est considérée comme le lieu de recueillement privilégié des maronites. Beaucoup de monastères accrochés sur ses versants abrupts sont très bien préservés: les plus imposants sont le monastère Notre-Dame de Qannoubine, le monastère Mar Lichaa et le monastère Saint-Antoine de Qozhaya, témoins d’un passé où venaient se recueillir de nombreux fidèles (fig. 3). On trouve aussi de nombreuses grottes qui ont abrité des ermites. Ainsi, «les Maronites [ont transformé, à l’époque] le Nord du Liban et la sainte vallée de la Qadisha en forteresse inexpugnable de leur foi» (Weulersse, 1946) (fig. 4 et 5). Centre de la culture maronite, la vallée avec ses murailles de rochers a aussi abrité d’autres communautés chrétiennes au fil des siècles: Jacobites (Syriens orthodoxes), Melchites (Grecs orthodoxes), Nestoriens, Arméniens et même Éthiopiens (Unesco Beirut Office, 2005). La présence de cette dernière communauté semble confirmée par les fresques et les inscriptions qui y font référence dans certains ermitages rupestres de la vallée (Abdul-Nour, Jabbour-Gedeon, 1996).

Selon la mission d’évaluation des organes consultatifs Icomos-Uicn [1], la vallée de la Qadisha et la forêt des Cèdres font partie d’un seul et même «bien» qualifié ainsi: «La vallée de la Qadisha et ce qui reste de la forêt des Cèdres sur le flanc occidental du Mont Liban forment un paysage culturel d’une valeur universelle exceptionnelle. La vallée, entourée de versants abrupts, a été pendant longtemps un lieu de méditation et de refuge et contient un nombre exceptionnel de fondations monastiques érémitiques et cénobites chrétiennes, dont certaines remontent au tout début de l’essor du christianisme. L’exploitation traditionnelle de la terre, sous la forme de terrasses impressionnantes, se poursuit...».

3. Les sites religieux et érémitiques de la vallée de la Qadisha

La mission souligne aussi que la valeur patrimoniale de la vallée est encore rehaussée par la présence de formes taillées dans le calcaire jurassique (versants abrupts d’escarpements, grottes) et par la présence d’une flore et d’une faune variées, qui contribuent à sa diversité biologique (Icomos-Uicn, 1998). Cette reconnaissance de l’intérêt de la vallée s’appuie donc autant sur les formes naturelles, façonnées par l’orogénèse et l’érosion, et sur la présence de types particuliers de végétation que sur les éléments du «paysage culturel».

4. Monastère Saint-Antoine de Qozhaia 5. Monastère Saidet Qannoubine
(Cliché: L. Bettinger, février 200 (Cliché: L. Bettinger, mai 2006)

Une agriculture étagée, un paysage historique et culturel

6. Ancien moulin de Hadshit
(Cliché: L. Bettinger, mars-avril 2007)
7. Cultures arboricoles en terrasses dans la vallée de la Qadisha
(Cliché: L. Bettinger, mars-avril 2007)

Ce «paysage culturel» fait référence aux paysages traditionnels résultant d’une mise en valeur agricole séculaire. Selon Jacques Weulersse (1946), «[cette mise en valeur agricole] est avant tout une défense contre le ravinement; […] il faut donc briser toute pente par des replats, des terrasses, reconstruire en un mot la montagne.». Ce terroir a été valorisé de manières diverses au fil du temps: le blé, la vigne et l’olivier ont été les cultures omniprésentes, supplantées ensuite par le mûrier jusqu’à 1 300 et 1 400 mètres sur les versants bien exposés. La sériciculture était devenue au début du XXe siècle l’activité majeure du pays, chaque vallée possédant ses magnaneries. Mais avec la première guerre mondiale, beaucoup de mûriers ont été arrachés pour être remplacés par des céréales ou des cultures maraîchères dont l’exportation était encouragée. De nouvelles productions sont apparues: pommes de terre, haricots, blé, orge, oliviers. En témoignent encore les ruines d’anciens moulins bladiers au fond de la vallée (fig. 6). C’est seulement par la suite que les agriculteurs de la vallée se sont tournés vers l’arboriculture. Les versants furent alors plantés de nombreux vergers. L’altitude favorisait, en effet, la culture des arbres fruitiers tels que les pommiers, les poiriers ou les cerisiers; les faibles températures et le gel présent jusqu’à une date avancée dans l’année prévenant de diverses maladies(fig. 7). Plus récemment, la culture des pommiers s’est substituée aux autres types d’arboriculture. Les pommiers sont omniprésents: ils ne sont plus circonscrits au fond de vallée, on les trouve partout sur les versants et le plateau surplombant (fig. 8 et 9).

Ces évolutions économiques successives ont mené aujourd’hui à la mise en place d’une nouvelle dynamique paysagère: celle de la déprise agricole, accompagnée de son «révélateur spatial» (Josselin, 1995), la friche. Fini le temps où les paysans de chaque village descendaient cultiver des terres en fond de vallée, à côté de ceux qui y habitaient à l’année: désormais seuls restent encore quelques métayers employés par le Patriarcat maronite. Quelques espaces circonscrits sont toujours activement cultivés, les pinèdes notamment pour la récolte des pignons et quelques parcelles maraîchères appartenant aux habitants de Hadchit et de Bcharré. Mais en réalité, beaucoup de ces parcelles étant laissées à l’abandon, la friche commence à gagner du terrain, les terrasses s’effondrent, les arbres pourrissent, les joncs peuplent les espaces libérés (fig. 10 et 11). Le paysage traduit alors une discordance entre les évolutions territoriales et la logique qui a présidé à la patrimonialisation: l’Unesco a classé un «paysage culturel», qui inclut ce patrimoine bâti de terrasses, fruit d’une tradition agricole séculaire. Mais que vont devenir ces terrasses si elles perdent leur fonction première? Ce patrimoine risque de disparaître avec la diminution du nombre des actifs agricoles qui l’ont créé et entretenu.

Quel statut pour le paysage?

Certains acteurs cherchent à ouvrir de nouvelles voies pour le développement économique de la région. Dans ce contexte, et partant de l’idée que le paysage peut être considéré comme une ressource territoriale (comme c’est le cas en Europe dans le cadre de la Convention européenne du paysage, signée en 2000), nous nous sommes demandé si le paysage de la Qadisha présentait des caractéristiques qui pourraient le transformer en facteur de développement local. Pour cela, nous avons fait le bilan des éléments paysagers visibles et de ceux qui le sont moins alors même qu’ils pourraient aussi contribuer à la notoriété du site.

8 et 9. Les pommiers, éléments paysagers incontournables du plateau
(Clichés: L. Bettinger, février 2007)

Cette approche n’est pas neutre: elle emprunte à des représentations occidentales associant au mot «paysage» un statut. Ainsi, «disant que ce paysage est beau, ou qu’il contient telle ou telle chose, je dis d’abord qu’il est un paysage, et le charge par là même de mille messages potentiels» (Ormaux, 1999). Mais dans la culture libanaise, parle-t-on de paysage? Celui-ci détient-il un statut à part entière? Il est permis d’en douter si l’on considère que «certaines théories, qui traitent de la représentation paysagère, tendent à affirmer que le système de représentation paysager et sa recomposition en Occident, se distinguent et se différencient de celui des autres civilisations» (Latiri, 2001). Sans aller plus avant dans le détail des civilisations qui sont, selon Augustin Berque, classées comme étant «paysagères ou non, selon qu’elles adoptent ou pas les critères définis par la culture occidentale» (Latiri, 2001), il faut être conscient que, en fonction de leurs aires culturelles d’appartenance, visiteurs ou acteurs locaux seront inégalement sensibles à la notion de «paysage».

10 et 11. La déprise agricole et la dégradation des terrasses
(Clichés: L. Bettinger, février 2007)

Ceci étant, comme les visiteurs empruntent l’itinéraire pédestre de fond de vallée pour accéder aux monastères, nous allons centrer notre approche sur les paysages visibles par un marcheur, ce qui influencera nos choix méthodologiques. Nous pourrons en effet prendre en compte des temps de pause et de contemplation.

Méthode de caractérisation des paysages

Des choix méthodologiques adaptés au terrain

12. Photo aérienne de la vallée de la Qadisha, mars 2006
(Source: Kharita du caza de Bcharré)

Prises de vues, «du dessus» ou «du dedans»?

Pour rendre compte de ce que le paysage de la vallée offre à voir, on peut mobiliser différents types de prises de vues qui fournissent des informations très différentes. Pour comprendre la situation régionale du cirque naturel de la montagne des Cèdres et avoir une vision d’ensemble de l’entaille créée par le nahr Qadisha, la photographie aérienne oblique est bien adaptée (fig. 12). Mais ce type de vue «du dessus» ne  nous apporte aucun élément sur ce que voit réellement ceux qui parcourent le territoire. L’étude paysagère doit chercher à saisir les éléments visibles, c’est donc à un autre type de vue qu’on a préféré se référer: celui d’une approche concrète par la vision au sol de type tangentiel, la vue «du dedans».

Quels utilisateurs du paysage?

Qui sont ceux qui ont accès à ces paysages, qu’ils les entretiennent, les admirent ou les consomment? Autrement dit, si on reprend le concept du «polysystème paysage» (Brossard, Wieber, 1984), qui sont les acteurs qui utilisent ce paysage? Il ne reste dans le fond de vallée que de rares habitants à l’année, l’essentiel de la population réside aujourd’hui sur le plateau. Comme les gorges sont particulièrement abruptes, il est très difficile d’apercevoir, depuis les villages, le paysage du fond de la vallée (fig. 13 et 14) qui n’est donc pas celui du quotidien des habitants, ni de la plupart des acteurs locaux. Ce sont finalement les visiteurs extérieurs (Buccianti-Barakat, 2006) qui ont principalement accès à ce paysage. La vallée attire à la fois les visiteurs avertis ou intéressés par les sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, les pèlerins, les touristes libanais et étrangers, et les Libanais pour un tourisme de week-end. Ils la parcourent à pied pour accéder aux monastères et aux grottes [2].

13 et 14. Vues quotidiennes sur la Qadisha depuis les villages de Bcharré et Hadshit
(Clichés: L. Bettinger, février 2007)

Accessibilité et méthode d’échantillonnage spatial

La notion d’accessibilité à l’offre paysagère est centrale dans ce travail; car s’il n’y a pas d’accès aux points de vue, le paysage aussi riche et diversifié soit-il, ne pourra être ni découvert, ni admiré. On part du principe que le paysage est partout, qu’une matérialité paysagère existe indépendamment du regard du sujet, mais que sans accessibilité physique elle reste à l’état «latent» de potentiel. Il doit donc être possible d’en rendre compte objectivement pour exprimer ce qui s’offrirait à la vue d’un observateur en situation de cheminement sur un itinéraire donné. Car «le paysage n’est pas seulement un ensemble de vues possibles: c’est aussi des pratiques […]» et de ce fait, «si, par définition, le paysage relève d’entités surfaciques, il est — dans la plupart des cas — abordé de manière linéaire par ses utilisateurs. Que ce soit à pied, à cheval, en voiture…, on se déplace linéairement dans le paysage et on le perçoit au long d’itinéraires: le déplacement et le rythme qu’il induit sont donc une des bases de la perception paysagère» (Griselin, Nageleisen, 2004). Cette perception varie, en effet, que l’on soit à pied, en voiture, en train… De nombreuses études ont mis en lumière la spécificité de chacun de ces modes de transport dans l’appréhension du paysage. La thèse de Sébastien Nageleisen (2007) est à ce titre particulièrement novatrice. Elle insiste bien sur le décalage qui peut exister entre le paysage potentiellement visible cartographié à l’aide d’informations spatialisées qui permettent de modéliser le paysage visible (modèle numérique de terrain et d’élévation, données d’occupation du sol) et le paysage vu par l’automobiliste, pour lequel «de nombreuses infrastructures ne permettent plus qu’une cinématique paysagère frontale (le conducteur se trouv[ant] totalement coupé des espaces latéraux)». De même, les calculs de visibilité réalisés pour d’autres moyens de transport tels que le train, permettent de montrer, là encore, que le paysage pouvant être vu par le voyageur dépend largement des «caractéristiques intrinsèques du train liées à la taille des fenêtres et au sens de circulation» (Paris, 2004) et que de nombreux paysages lui sont masqués, notamment parce que la présence des wagons successifs limite la vision à des ouvertures latérales. Ainsi, «le champ de vision dans un train est beaucoup plus réduit que celui d’un piéton» (Durand, Presset, 2004).

Cette perception du paysage le long d’un itinéraire dépend donc du mode de locomotion ou de la vitesse. Car la perception se modifie au long du cheminement. Ainsi, «une [des] sources de changement dans le paysage visible est le facteur mouvement. En se déplaçant dans l’espace, un observateur renouvelle sans cesse le paysage visible qui est soumis à son regard. […] Il peut être utile de connaître la succession des paysages le long d’un itinéraire pour, par exemple, mieux apprécier la contribution relative des différents espaces vus à l’image globale qui restera dans l’esprit de l’observateur» (Robert, 2007). Le paysage vu par un individu est perçu différemment selon son mode de déplacement: la marche à pied implique un rapport privilégié entre les personnes et l’espace dans lequel elles évoluent (Piombini, 2006). Le paysage vu par un piéton n’est donc pas perçu de la même manière qu’avec un moyen de locomotion: la marche autorise des arrêts très fréquents et offre une vision proche de 180°, idéale pour l’appréhension des éléments du paysage.

15. Carte topographique de la vallée de la Qadisha, tracé et aspect de l’itinéraire de fond de vallée

Nous avons choisi de nous mettre dans la situation des utilisateurs du sentier, en photographiant le paysage tel qu’il s’offre à eux en une succession de points le long d’un itinéraire, ce qui ne permet que partiellement de rendre compte du continuum paysager et du mouvement. Toutefois, le contexte de l’étude ne nous portait pas à mettre en place une méthode plus instrumentée passant par des calculs de visibilité. La méthode choisie a le mérite d’être aisée à mettre en œuvre et d’être facilement reproductible. De fait, nous n’avons pas eu le choix de l’itinéraire: seul l’itinéraire de fond de vallée est balisé et entretenu. C’est donc à partir de ce tracé que nous avons effectué nos prises de vues. Il est composite (fig. 15): il s’apparente à un sentier de randonnée au départ du plateau, puis il rejoint une route et se transforme en un large chemin plat dans le fond de vallée.

Le recueil des données

Le terrain a été réalisé en avril 2007. Notre travail ne comprenait pas d’enquête auprès de la population: nous ne prenons pas en compte ici la perception du paysage par les promeneurs ou les habitants. Il aurait été intéressant de réaliser une enquête de fréquentation ou de satisfaction paysagère, pour mieux appréhender les types de publics visitant la vallée. À notre connaissance, au moment de l’étude, aucune enquête de ce type n’avait été effectuée. Notre but était de saisir le paysage tel qu’il s’offre à la vue d’un piéton marchant vers les monastères, dans le sens est-ouest. «La méthode impose d’établir une procédure adaptée d’échantillonnage photographique permettant la reconstitution d’un continuum spatial. Il est indispensable que celle-ci soit représentative et la moins subjective possible» (Griselin, Nageleisen, 2004). Puisque le paysage se définit comme une scène visible en un lieu donné, la photographie en vision «du dedans» convenait pour caractériser le paysage à partir de lieux dont il a fallu déterminer les positions géographiques. Un échantillon statistique se doit de répondre à l’idée d’aléa et d’indépendance des individus par rapport aux variables. Ainsi, nous avons opté pour une campagne photographique où les points de repérage ont été placés de manière linéaire sur le parcours tous les 200 mètres. Cela représente 32 points de relevé, partant du village de Bcharré, sur le plateau, et jusqu’au monastère de Qannoubine [3].

L’échantillonnage photographique 

À la suite d’autres expériences menées en matière d’enquêtes paysagères le long d’itinéraires, on a retenu un échantillonnage par photographies numériques en trois prises: la vue centrale étant dans l’axe du chemin, les deux autres, à gauche et à droite, recouvrant légèrement le cliché axial. Les prises de vue ont été réalisées avec une focale moyenne de 50 mm (en équivalent 24x36), ce qui donne une ouverture de champ proche du regard humain et respecte les perspectives. Au total donc, un triptyque faussement panoramique, représentant près de 100° de vision, constitue le relevé paysager en chaque point [4] (fig. 16). Chaque point, au moment de la prise de vue, a été géoréférencé à l’aide d’un GPS. Celui-ci a facilité la campagne de collecte ainsi que le stockage de l’information. Couplé à la cartographie, ce système permet donc «un retour à l’espace et un rendu du continuum spatio-temporel du paysage» (Griselin, Nageleisen, 2004), utile pour conserver l’aspect dynamique du cheminement le long de l’itinéraire.

16. Échantillonnage photographique de l’itinéraire de fond de vallée de la Qadisha

De la description à la typologie des paysages visibles

Après avoir collecté les données, et à partir d’une décomposition du paysage en ses éléments constitutifs, nous avons voulu rendre compte objectivement des types de paysages visibles le long de l’itinéraire de fond de vallée, de manière à apprécier la variation paysagère qui rythme la marche.

L’analyse descriptive des triptyques

L’exploitation et l’analyse des clichés ont été menées à partir d’une grille descriptive assez simple permettant caractériser les éléments constitutifs de l’image, et déclinée en deux dimensions, l’une caractérisant le «contenu du paysage» et l’autre le «type de vue» (tableau 1). Les modalités ont été obtenues par interprétation visuelle des prises de vue. En renseignant chacun des triptyques, on peut alors dégager les caractéristiques d’ensemble du paysage vu par le marcheur en chacun des points d’échantillonnage du tracé (tableau 2).

Nous avons cherché la meilleure méthode d’analyse multivariée pour découvrir les relations entre caractères et comprendre dans quelle mesure ceux-ci s’opposent ou se combinent pour former des types de paysages.

L’analyse des correspondances multiples

Les données étant de type qualitatif, nous avons choisi l’analyse des correspondances multiples (ACM). Cette méthode doit permettre un premier «débroussaillage» des données et, pour cela, elle conduit à la création de nouvelles variables: les axes factoriels, dont le sens détermine l’interprétation des résultats.

17. L’espace factoriel de l’ACM, distribution des modalités et des individus-clichés selon les axes factoriels

Les variables du tableau initial sont reliées entre elles.
Nous avons utilisé le logiciel SPSS pour construire l’espace factoriel (fig. 17). Les modalités prises par les variables dans le jeu de données se placent dans l’espace et s’assemblent entre elles. On a également inséré dans le graphe la position des individus-clichés pour mieux comprendre comment ils se situent vis-à-vis des variables qui les définissent.

C’est ensuite, en cherchant la signification des facteurs, que l’on identifie les éléments déterminants dans la constitution de types paysagers.

Ici, le facteur 1 (F1) représente l’amplitude du paysage, avec, d’un extrême à l’autre, un paysage plutôt fermé, court, avec un nombre de plans restreint, et un paysage plutôt ouvert, large, qui permet une visibilité importante, avec un nombre de plans plus grand. Ceci est repéré, sur le graphe, par la contribution de modalités telles que: à la droite du graphe, les modalités «profondeur de champ réduite (pfdeur1)», «végétation dominante de pins (végét5)» ou «autres conifères (végét6)», «aucun point d’appel de la vue (appel1)» ou «vers le haut (appel2)», ce qui contribue à souligner l’aspect confiné des paysages qui sont définis par ces variables; à la gauche du graphe au contraire, on retrouve plutôt des caractéristiques inverses, notamment une «profondeur de champ importante (pfdeur3), une «végétation ne présentant pas de dominance (végét1)», mais aussi une «couleur ne présentant pas de dominance (coul1)». Autrement dit, cet axe suggère également une opposition entre des paysages diversifiés et des paysages plus homogènes, diversité visible dans la végétation mais aussi dans les tonalités présentes. D’un côté, la prise de vue permet d’apercevoir une grande variété d’éléments paysagers, de l’autre on a une vue restreinte, donc peu d’éléments visibles. Le facteur 2 (F2) est celui qui explique le mieux l’information restante. Il semble ici représenter le degré d’anthropisation du paysage, autrement dit en positif et en négatif un paysage qui apparaît comme étant plutôt entretenu, où l’on voit la trace évidente de la main de l’homme; ou au contraire plus sauvage et naturel, et où l’abandon et la friche sont plus fréquents.

Classification

La création de la typologie a, quant à elle, nécessité de recourir à une méthode de classification. En se basant sur les coordonnées factorielles des individus-clichés, on a procédé par la méthode de la classification ascendante hiérarchique (CAH), car elle permet, au terme du regroupement, de visualiser avec précision le choix du nombre de classes. Celui-ci a été contraint, étant donné qu’avec un échantillon de 32 individus, nous ne pouvions pas nous permettre de dépasser cinq classes de paysages. Au-delà, on tendrait vers la description singulière, et en ne gardant que trois classes, les effectifs de chacune d’entre elles demeurent trop grands [5].

Cela nous a permis, à partir d’une grille simple, de caractériser les individus-clichés issus de la campagne photographique selon leurs principaux descripteurs. Leur analyse statistique a ensuite permis de saisir simultanément tous les éléments du paysage pour catégoriser chaque point de prise de vue. La classification permet enfin de restituer les grands types de paysages offerts à la vue tout au long de l’itinéraire. Reste à savoir comment ces types sont répartis au fil de l’itinéraire: l’alternance des types de paysages dans le temps du parcours peut se révéler un facteur important de la diversité ressentie par le marcheur.

Diversité des paysages et perspectives de mise en valeur touristique

Distribution spatiale des types de paysages visibles

Les résultats qui suivent sont l’aboutissement de toute la démarche qui a consisté à caractériser le paysage, puis à en dégager les grands types, et enfin à les représenter pour visualiser ce qui est offert à la vue au long de l’itinéraire pédestre étudié. Quelle analyse peut-on tirer de ces résultats? Cette caractérisation est-elle utile, apporte-t-elle des éléments de réponse pour évaluer la diversité du paysage offert à la vue des visiteurs?

Illustration des types de paysages

Les cinq grands types de paysages qui émergent de l’analyse sont illustrés en prenant l’exemple d’un des individus-clichés constituant la classe (fig. 18), ce qui permet de visualiser les éléments paysagers offerts à la vue dans chaque type de paysage.

18. Typologie des clichés de paysages visibles

Répartition des types de paysages visibles le long de l’itinéraire

Cette répartition (fig. 19) présente des aspects remarquables que l’on percevait déjà en regardant la typologie issue de la CAH: le type 1 est beaucoup plus présent que les autres. Il représente 55% des paysages de l’échantillon. Mais ce qui est plus frappant encore, c’est l’enchaînement des individus du type 1. Sur tout un segment du trajet, ce type n’est soumis à aucune alternance. Or, si l’on se remémore sa composition, on se rend compte que, pendant cette partie de l’itinéraire, l’œil est confronté à une vue et à une variété d’éléments toujours restreintes et la visibilité, en termes de perspectives et de longueur de vue, est donc moindre. En première partie du trajet au contraire, la diversité est plus forte, autant dans les éléments paysagers que dans l’alternance des types. Ces deux segments étant bien distincts, on a en réalité affaire à deux types d’ambiance: l’une est dégagée et diversifiée, l’autre plus confinée (Bettinger, 2007a).

19. Distribution spatiale des types de paysages sur l’itinéraire pédestre de fond de vallée

On peut imaginer que cette disposition des types de paysages lasse les promeneurs: l’alternance des éléments de paysage lors d’un cheminement est une caractéristique importante pour juger de l’intérêt d’un parcours. Ainsi, l’homogénéité paysagère, tout comme la rectitude ou l’absence de dénivelé, est source d’ennui (Griselin et al., 2008) alors qu’un trajet avec des paysages diversifiés, au contraire, gagne en intérêt.

Cartographie thématique des éléments paysagers

20. Le caractère «terrasses» dans les paysages vus depuis l’itinéraire de fond de vallée

Pour aller plus loin, il est possible d’établir une cartographie thématique de certains éléments paysagers. Par exemple, puisque les terrasses de culture représentent un héritage patrimonial important aux yeux des instances qui ont participé au classement du site sur la liste du Patrimoine mondial (ICOMOS-IUCN, 1998), on peut se demander comment se répartissent les différentes modalités du caractère «terrasses» au long de l’itinéraire (fig. 20). À notre grande surprise, alors même que les terrasses sont un trait culturel typique du paysage de la vallée, elles sont, sur la grande majorité de l’itinéraire, inaccessibles à la vue de l’observateur (53,1% des clichés).

Lorsqu’elles sont visibles depuis le sentier, elles sont dans 25% des cas entretenues, autrement dit, elles conservent toujours un usage productif, agricole. Dans 15,6% des cas, elles sont jugées «lointaines» autrement dit, on les aperçoit au loin, on distingue leur forme, mais on ne peut pas tellement statuer sur leur fonction. Enfin, dans 6,25% des cas, les terrasses sont laissées à l’abandon.

Cette simple statistique permet ainsi de se rendre compte rapidement de la fréquence d’apparition de certains éléments du paysage lors du cheminement pédestre. On peut étoffer cette première approche en cherchant par exemple à savoir, afin de valoriser ce patrimoine, quelles sont les parties de l’itinéraire d’où l’on peut voir les terrasses encore cultivées aujourd’hui. Pour illustrer cette idée, la figure 21 fait apparaître ces points de vue depuis l’itinéraire de fond de vallée. On s’aperçoit alors que, dans la majorité des points du relevé photo le long du sentier, les terrasses sont invisibles. Divers facteurs peuvent expliquer ce constat, notamment une végétation qui restreint la vue. L’intérêt de cette carte est de fournir un appui pratique. Imaginons que l’on veuille réaliser un balisage des autres sentiers de randonnée de la vallée, créer des sentiers thématiques — comme le souhaiteraient certains comités locaux — ou des sentiers d’interprétation à vocation touristique et culturelle expliquant la mise en place des paysages agricoles traditionnels, cette cartographie aiderait à localiser les lieux d’implantation des panneaux d’interprétation. Elle peut donc trouver une application concrète dans la mise en œuvre de projets de balisage des sentiers aujourd’hui abandonnés.

21. Vue sur les terrasses depuis l’itinéraire de fond de vallée

Une diversité paysagère partiellement valorisée

L’itinéraire de fond de vallée reflète-t-il la diversité paysagère du site de la vallée? La simple étude des clichés collectés le long de l’itinéraire principal ne permet pas de répondre. Il faut pour cela confronter ces clichés à d’autres photographies donnant un aperçu de l’ensemble des vues potentiellement accessibles dans la vallée. Une autre partie de cette étude s’appuie donc sur les résultats d’un travail réalisé entre février et avril 2007, qui a consisté, sous l’impulsion du Comité Khalil Gibran et de l’Institut Français du Proche-Orient, à mener une réflexion sur la mise en valeur touristique de la vallée, puis à lancer une mission de reconnaissance et d’identification des sentiers de randonnée pédestre (Bettinger, 2007b). Le principal objectif de ce travail était de retrouver les différents itinéraires parcourant la vallée, de manière à identifier de nouveaux sentiers qu’il serait possible de baliser et d’entretenir dans la perspective d’un développement des activités pédestres de randonnée. Ceci a été possible en rencontrant les responsables de l’Ecoclub de Bcharré, ONG de promotion de l’écotourisme, qui nous ont guidés sur de nombreux itinéraires abandonnés aujourd’hui, et nous en ont fait découvrir d’autres bien tracés et entretenus, mais introuvables sur les documents touristiques et donc inaccessibles aux visiteurs.

Ces nombreux sentiers redécouverts ont permis de saisir la diversité des paysages dans la vallée et d’établir un rapport photographique. Ces clichés, s’ils n’ont pas été collectés selon une procédure aussi rigoureuse que celle qui a été décrite ci-dessus, donnent toutefois un aperçu de la diversité des scènes paysagères potentiellement visibles par un observateur qui chemine sur l’un de ces sentiers «oubliés». Pour la plupart, ceux-ci relient le fond de vallée aux villages du plateau: ils sont caractérisés par des dénivellations fortes, alors que l’itinéraire principal demeure en grande partie cantonné au fond de la vallée. C’est pourquoi ils dévoilent des vues sur la vallée et sur la montagne inédites par rapport aux vues étudiées précédemment. Les principales sources de changement tiennent donc à l’altitude: les types de vues sont principalement en plongée ou horizontales, ce qui permet d’avoir un champ de vision en moyenne beaucoup plus large que dans notre échantillonnage. Tout ceci confère à ces paysages une atmosphère bien différente de celle du fond de vallée, évidemment sans émettre de jugement de valeur, car chacun peut préférer un paysage large et ouvert, ou au contraire relativement fermé et feutré. La figure 22 permet de donner un aperçu de ces paysages.

22. Exemples de paysages visibles depuis les sentiers «oubliés» de la vallée

Paysages vus et paysages latents

Comment confronter les paysages accessibles depuis les sentiers de randonnée non valorisés et ceux auxquels le promeneur a accès depuis le chemin de fond de vallée? Un protocole méthodologique solide fait ici défaut pour une réelle comparaison, ce qui ne nous empêche pas de tenter de les confronter. Ce que l’on peut dire surtout, c’est que la série de paysages «latents» — auxquels il n’est pas facile d’accéder — offre des types de vues variés et différents de ceux du fond de vallée, ainsi que des éléments paysagers nouveaux: par exemple, la vue sur la montagne des Cèdres qui surplombe la vallée est absente de l’itinéraire principal, alors qu’elle apparaît fréquemment depuis les sentiers reliant les villages du plateau, du fait de leur dénivelé. De même il existe des vues plongeant sur les gorges, alors absentes de l’échantillonnage photographique, qui donnent au site une dimension encore plus spectaculaire.

La pratique d’itinéraires adjacents nous permet d’accéder à de nouvelles vues, de nouvelles scènes paysagères qui nous étaient inconnues, et qui révèlent une autre ambiance. Le dénivelé intervient comme un facteur de modification de la perception. Que ce soit en montant ou en descendant un versant, le type de vue change beaucoup plus rapidement et permet donc une alternance et une variété dans les angles de vue et joue ainsi sur l’offre de paysages.

Diversité paysagère

La confrontation de ces deux séries de paysages nous montre que l’itinéraire de fond de vallée offre des vues qui reflètent assez mal la richesse du patrimoine paysager de la vallée dans sa totalité.

La végétation masque souvent la vue et le fait de cheminer pour l’essentiel dans le fond de vallée n’autorise que des perspectives assez réduites. La partie permettant les plus grandes échappées visuelles, au départ de l’itinéraire, est la plus accidentée.

Finalement, on bute sur un paradoxe: la vallée n’est pas «pauvre» en perspectives paysagères, mais l’itinéraire proposé n’en est pas représentatif. Le visiteur qui le parcourt ne découvre qu’une infime partie des paysages de la vallée. N’ayant pas le choix d’itinéraires alternatifs, il se contente de cette offre, même si elle ne répond pas à ses attentes: les images de la vallée qui sont diffusées contribuent à alimenter un imaginaire touristique qui n’est pas forcément comblé par l’offre actuelle d’itinéraires pédestres.

Dans le cas où l’on voudrait faire du paysage un atout touristique, il serait donc intéressant d’équiper un réseau de sentiers plus fourni.

Conclusion: le paysage, une ressource en devenir

Le patrimoine paysager de la vallée de la Qadisha est aujourd’hui reconnu. Nous avons cherché, dans cette étude, à mettre en évidence les grands types de paysages actuellement visibles. Par ailleurs, l’exploration de la vallée «hors des sentiers battus» a permis d’accéder à d’autres types de vue et à d’autres éléments paysagers, non identifiés sur l’itinéraire échantillonné. La confrontation entre les deux jeux de clichés permet de se rendre compte rapidement que l’offre paysagère réellement accessible au visiteur n’est pas aussi diversifiée qu’elle pourrait l’être. Mais l’équipement d’un réseau complémentaire de sentiers, permettant aux visiteurs d’avoir accès à une gamme beaucoup plus large de paysages et de points de vue, suppose une politique de valorisation touristique et donc des moyens et la volonté de mobiliser le paysage comme atout de développement de la vallée, comme une «ressource territoriale» (Peyrache-Gadeau, Perron, 2010).

L’aménagement de nouveaux sentiers, qui permettraient de dégager d’autres types de vues sur la vallée et son environnement montagnard, serait certainement un moyen intéressant de valoriser cette ressource. Ces sentiers étant déjà tracés, leur redécouverte permettrait dans le même temps un retour sur des pratiques anciennes aujourd’hui en désuétude. Ainsi, «dans une perspective dynamique, la ressource paysagère permet d’aborder à la fois la question de la patrimonialisation et celle des évolutions territoriales. Elle peut être un support pour interroger les liens entre ce qui est hérité et ce qui est nouveau […] Elle peut enfin être mobilisée explicitement comme contributive du projet de développement» (Peyrache-Gadeau, Perron, 2010). Le paysage de la vallée de la Qadisha, seulement partiellement visible, est donc une ressource qui demeure à l’état «latent» de potentiel. La question paysagère, ainsi posée, devrait permettre de participer à cet élan, et représente une des pistes possibles à explorer, une carte à jouer pour le développement de la vallée de la Qadisha. Mais cela suppose une convergence des points de vue des différents acteurs du développement local.

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L'ICOMOS est une organisation non gouvernementale internationale de professionnels, qui œuvre à la conservation des monuments et des sites historiques dans le monde. L'UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide les pays à trouver des solutions pragmatiques aux défis de l'environnement et du développement les plus pressants.
Dans les programmes de randonnée des organismes touristiques comme Club Aventure, etc. — du temps où le Liban était encore dans leurs pages — le circuit est en général couplé avec ceux d'autres pays du Proche et Moyen-Orient (Syrie, Jordanie).
Nous avons bien conscience que le faible nombre d'individus dans cet échantillon représente une limite non négligeable de cette étude (cf. note 5).
À quelques détails près, nous avons suivi la même procédure d'échantillonnage que celle employée par Madeleine Griselin et Sébastien Nageleisen (2004) sur les chemins de Compostelle étudiés en Franche-Comté.
La population de l'échantillon est une limite évidente à cette recherche, qui doit être mentionnée. Travailler sur un échantillon de 32 individus est statistiquement assez peu fiable lorsque de telles méthodes sont utilisées. Pour autant, cette recherche ne permettait pas vraiment de mettre au point un échantillon plus large, et elle constitue donc, en quelque sorte, une expérimentation à très grande échelle de méthodes qui devraient être mises en place avec plus de rigueur.