À voir, à lire

Sommaire

Les savanes d’Afrique centrale

Un récent atlas (1) fait le point sur la mise en valeur actuelle des grandes savanes de la Centrafrique, du Cameroun et du Tchad, se poursuivant au Nigeria à l’Ouest et au Soudan à l’Est. Essentiellement drainé vers le lac Tchad, recevant entre 1 500 et 700 mm d’eau par an, entre la forêt au Sud et les steppes sahéliennes au Nord, cet ensemble s’étend entre 5 et 12° Nord et constitue le support de très importantes activités agricoles (coton) et d'élevage. Les nombreuses cartes et les textes explicatifs insistent justement sur l’anthropisation ancienne du milieu, mais aussi sur sa diversité. Le peuplement, plus nombreux dans la partie occidentale, est hétérogène, fortement marqué par une longue histoire de conflits, avec une dynamique de grands mouvements migratoires du Nord vers le Sud. Les aires protégées sont très étendues sur les cartes, surtout à l’Est, où le manque de surveillance et l’insécurité donnent à ces grands parcs un caractère très virtuel. L’enclavement demeure un réel problème, auquel s’ajoute désormais l’insécurité des routes. Les cultures vivrières et marchandes, ainsi que l’élevage font l’objet de tout un traitement cartographique, complété par plusieurs zooms sur des territoires villageois représentatifs. Un cédérom, constitué des actes d’un colloque tenu en mai 2002 est ajouté à la livraison de l’atlas: les différents textes apportent notamment les éléments nécessaires à un minimum de prospective pour l’avenir qui manquent au constat plus factuel de l’atlas. L’ensemble est un bon témoignage des résultats du programme international de coopération que constitue le «Pôle régional de Recherche Appliquée au développement des Savanes d’Afrique Centrale» (PRASAC) avec une forte présence du CIRAD et de l’IRD.

Pierre Usselmann


(1) JAMIN J-Y, GOUNEL C., BOIS C, éd. (2004). Atlas. Agriculture et développement rural des savanes d'Afrique centrale. Montpellier: CIRAD, PRASAC, 100 p., ISBN: 2-87614-545-6.