La Réunion au ralenti, pleins feux sur la congestion automobile
À l’instar d’autres petits territoires insulaires (Tahiti, Martinique ou Maurice), la Réunion est en butte à des problèmes de congestion automobile. Le défi est d’aménager et d’équiper un petit territoire au relief contraignant et présentant une répartition spatiale déséquilibrée de sa population. Dans un contexte de mutations économiques et sociales profondes et rapides, les aménagements routiers récents (route des Tamarins) et futurs (nouvelle route du littoral) peuvent-ils suffire à résoudre les problèmes de congestion dans l’île? Ces chantiers routiers de grande ampleur ne seraient-ils pas que des pis-aller?
L’objectif ici est de dresser un état des lieux des transports routiers à la Réunion en montrant les limites du tout automobile (première moitié du poster) et en s’interrogeant sur les alternatives proposées (seconde moitié). Une carte, montrant la corrélation entre la distribution spatiale de la population (essentiellement littorale) et les principaux axes engorgés, constitue l’élément central de la partie 1. En fond, un scan au 25 000e (région nord-ouest de l’île), drapé sur un modèle numérique de terrain, fait bien ressortir les «balafres» qui strient le relief. La partie «alternatives» se scinde en deux. La première sous-partie met l’accent sur la nécessité d’étoffer le réseau routier. Pour autant, la création de nouvelles infrastructures routières n’est pas une solution de transport dit «durable». Ces routes sont, tout au plus, des demi-mesures. La solution passe impérativement par la mise en place d’un transport ferroviaire (deuxième sous-partie avec l’image de synthèse du tram-train et le schéma du «ti train lontan», avec en fond une carte de la Réunion datant de 1885).
Il ressort que, pour ne pas aboutir à une situation de thrombose, l’île de la Réunion doit d’ores et déjà trouver une alternative au tout automobile. Certes le projet tram-train était largement perfectible mais fallait-il pour autant l’abandonner sans chercher à en gommer les anomalies et faiblesses? Une autre solution consisterait à remettre à l’ordre du jour le «ti train lontan», entre St-Benoit et St-Pierre. Quoi qu’il en soit, il est manifeste que la Réunion de demain ne peut s’envisager sans un transport ferroviaire. Or le fait qu’aucune réelle alternative ne soit aujourd’hui proposée révèle les lacunes d’une politique prospective en matière d’aménagement, en particulier sur le long terme, pour ce petit bout de terre française.
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