Le changement climatique

À la quantité d’informations et d’émissions, d’articles aussi bien dans les revues scientifiques que dans les grands médias, consacrés au «changement climatique planétaire», vient de s’ajouter une très précieuse publication aux éditions de l’UNESCO (1). Synthétique, claire et complète, elle ne laisse rien de côté, ce qui est remarquable dans ce domaine aussi complexe où chacun joue de ses critères en oubliant ceux des autres surtout s’ils ne viennent pas à leur appui. Dès la préface il est dit qu’il n’existe aucune preuve scientifique formelle permettant d’affirmer que les gaz à effet de serre émis par l’homme seraient la seule ou la principale cause du réchauffement de la planète. On note aussi plus loin que le niveau de réchauffement observé aujourd’hui se situe bien dans les limites du passé géologique de la Terre et que bien des arguments scientifiques qui relient le CO² produit par l’homme à l’augmentation de la température sont assez peu convaincants. Il reste bien précisé que la teneur en CO² atmosphérique est bien passée de 280 à 365 pp, quantité jamais atteinte au cours des derniers 400 000 ans et que la température à la surface du globe a augmenté de 0.6 à 0.9°C suivant les références depuis la fin du XIX^e siècle, le réchauffement le plus marqué étant postérieur aux années 1950. Ce petit ouvrage expose l’ensemble des éléments scientifiques et la manière dont a été instauré le débat actuel dans la société, les relations homme/climat au cours de l’histoire, les dynamiques climatiques depuis plus de 10 000 ans illustrées par des exemples (notamment le Sahara), les variations de l’activité solaire, enfin le fonctionnement global de la machine climatique et ce qui peut être attendu de certaines réalisations telles que le stockage du carbone. Les auteurs soulignent la différence entre la météorologie qui permet de prévoir les évolutions sur une courte durée, et la climatologie qui, science statistique, s’intéresse à des échelles de temps beaucoup plus longues. D’où la difficulté de mettre au point des modèles numériques selon des scénarios dont il faut bien fixer un certain nombre d’éléments. Les auteurs insistent également sur la vulnérabilité de nos sociétés et de nos infrastructures devant un réchauffement qui se produit à l’échelle du siècle, alors que le refroidissement attendu dans un nouveau cycle glaciaire ne peut survenir que dans une vingtaine de milliers d’années. Il faut donc se préparer sérieusement à ce réchauffement inédit qui ne correspondrait pas aux changements climatiques rapides comme ceux observés sur la carotte Vostok.

Pierre Usselmann

(1) JACQUES Guy, LE TREUT Hervé (2004). Le Changement climatique. Paris: UNESCO., coll. «COI Forum Océans», 160 p., ISBN: 92-3-203938-9.