Patrimonialisation et mise en tourisme des anciens quartiers coloniaux de Tianjin
Aujourd’hui les quartiers concessionnaires de la ville de Tianjinne constituent plus qu’une partie centrale mais géographiquement limitée de la ville. Alors que l’architecture chinoise traditionnelle y a pratiquement disparu, ces quartiers comptent de nombreux bâtiments de style occidental de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Mieux conservés que ceux de Shanghai ou de Pékin, ces ensembles marquent profondément le paysage urbain.
Notre poster présente les enjeux liés à la patrimonialisation et la mise en tourisme de ces anciens quartiers. À l’aide d’une carte, nous analysons comment s’effectue aujourd’hui l’aménagement touristique de ces quartiers en termes d’équipement: hôtels, restaurants, boutiques et musées.
Il s’agit de comprendre les stratégies touristiques et patrimoniales des acteurs publics (municipalité et État central) et privés (associations et entreprises) à l’égard des anciens quartiers concessionnaires.
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La proximité avec Pékin est un élément déterminant. Le pouvoir d’attraction de la capitale profite ainsi à sa voisine, mais sa notoriété a tendance à l’éclipser. Nous tentons donc de comprendre comment la ville essaie de s’en démarquer, ainsi que des autres territoires chinois. Cela revient à mettre en évidence la combinaison entre modernité architecturale et patrimoine international.
D’un point de vue méthodologique, notre étude repose sur nos enquêtes de terrain: 306 questionnaires administrés en 2012 auprès des commerçants, habitants et visiteurs puis 30 entretiens qualitatifs entre 2012 et 2013.
Notre travail s’appuie aussi sur l’étude de cas des China houses, maisons coloniales situées dans les quartiers français et anglais aujourd’hui reconverties en musée.
Anciennement résidentiel, le centre historique de Tianjin est désormais marqué par la multiplication et la montée en gamme des hôtels, musées et commerces. Cependant, les équipements touristiques pour l’accueil des visiteurs font encore défaut; il n’existe qu’un seul centre d’informations et nombre de musées ou de maisons célèbres sont peu mis en valeur.
Concernant les Wudadao [1], les pouvoirs publics y ont impulsé une spécialisation des espaces. Leur politique de «zoning» organise chaque espace autour d’une activité — mode, bureau, culture — qui rompt avec l’histoire du site. En revanche, la sensibilisation des touristes et des résidents à l’histoire du quartier est assurée par d’autres acteurs comme les alliances et les centres culturels.